Deux journalistes relâchées au Soudan
Après une journée de violence :
Deux journalistes de la TV saoudienne Asharq retenues par les forces de sécurité à Khartoum ont été libérées, au lendemain de violences meurtrières, lors de nouvelles manifestations contre le pouvoir militaire. A Khartoum, «cinq officiers en uniforme de la sécurité» ont retenu plusieurs heures dans leur bureau avec leurs équipes les journalistes Maha al-talb et Sally Othmane de la télévision Asharq, a affirmé la chaîne saoudienne. Elles ont ensuite été libérées, a fait savoir Asharq, hier, au lendemain de violences meurtrières lors de nouvelles manifestations contre le pouvoir militaire. Mme Othmane avait été interrompue par les forces de l’ordre en plein milieu d’un direct. Sur la vidéo diffusée sur les réseaux sociaux on la voit déclarer: «Je ne vais pas pouvoir continuer, les autorités sont en train de m’interdire maintenant de poursuivre avec vous». Mais la police soudanaise a affirmé qu’il s’agit «d’actions individuelles condamnables» au sujet desquelles des «enquêtes seront menées».
Le 21 novembre, le chef de l’armée, le général Abdel Fattah al-burhane, a réinstallé dans ses fonctions le Premier ministre civil Abdallah Hamdok qu’il avait fait arrêter le 25 octobre en menant un coup d’état.
Tous deux ont ensuite signé un accord qui devait remettre la transition démocratique sur les rails et rassurer la communauté internationale qui a coupé le robinet de l’aide, après le putsch.
Mais la mort jeudi dans de nouvelles protestations de cinq manifestants, les dizaines de blessés par balles, les attaques contre deux médias – Asharq et la chaîne satellitaire financée par les Saoudiens al-arabiya – et la coupure totale du téléphone et d’internet ont relancé les interrogations sur les intentions du nouveau pouvoir dominé par les militaires.
Selon un dernier bilan du syndicat des médecins prodémocratie, cinq manifestants ont été tués par balles à Omdourman, banlieue de Khartoum où se sont concentrées les violences jeudi, journée la plus meurtrière depuis l’accord entre MM. Hamdok et Burhane. Le syndicat accuse également les forces de sécurité d’avoir bloqué des ambulances et sorti de force au moins un blessé grave sorti de l’une d’elles.