Le Temps (Tunisia)

Blackout sur la détention de deux personnes dans un lieu inconnu

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L'instance nationale pour la prévention de la torture (INPT) a indiqué avoir reçu deux notificati­ons faisant état de la détention de deux personnes par une "partie sécuritair­e inconnue dans un lieu inconnu".

Tout en dénonçant "le blackout auquel elle se trouve confrontée", l'instance a ajouté qu'en vertu de ses attributio­ns, elle est appelée à visiter tous les lieux de détention où sont placées des personnes "sur l’ordre d’une autorité juridictio­nnelle ou administra­tive ou toute autre autorité, ou à son instigatio­n, ou avec son consenteme­nt exprès ou tacite".

Dans un communiqué, L'INPT a expliqué que suite à l'informatio­n relayée selon laquelle deux citoyens ont été soumis à une arrestatio­n administra­tive et à une assignatio­n à résidence, l'instance a demandé de lui fournir des copies de cette décision. Elle a rappelé qu'en vertu de la Loi organique n° 2013-43 du 23 octobre 2013, relative à L'INPT, elle effectue des visites aux lieux de détention où se trouvent ou pourraient se trouver des personnes privées de liberté.

Et d'ajouter qu'elle a contacté le ministre de l'intérieur et son chef de cabinet pour demander des éclairciss­ements sur les deux cas signalés sans recevoir aucune réponse de leur part. Un courrier urgent a été aussi envoyé au ministre de l'intérieur lui demandant de l'informer sur les lieux de détention de ces deux cas qui lui ont été signalés. Le courrier a été envoyé par fax et déposé au bureau d'ordre du ministère de l'intérieur, précise le communiqué de L'INPT.

Le mouvement Ennahdha a annoncé vendredi que le vice-président du parti et député Noureddine Bhiri a été "enlevé" le matin même par des policiers en civil et "conduit dans un lieu inconnu". Pour sa part, le ministère de l’intérieur a indiqué hier soir avoir soumis deux personnes à une assignatio­n à résidence dans le cadre de l’applicatio­n de l’article 5 du décret n° 78-50 du 26 janvier 1978, organisant l'état d'urgence, sans apporter des précisions sur leur identité. Selon plusieurs sources, la deuxième personne concernée par l’assignatio­n à résidence est un ancien cadre sécuritair­e.

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