Quand le nouveau-né est de sexe féminin….
Contrairement à ce qui se passe ailleurs, certaines traditions au sein de notre monde arabo-musulman perdurent "in petto" et sont inavouées en public. La naissance d'un enfant était attendue par le passé avec beaucoup de joie, certes, mais énormément d'appréhensions, notamment avant l'apparition de l'échographie levant le voile dès la 16 ème semaine de la grossesse sur la nature du sexe de la future. "In petto" car dans la presque totalité de nos foyers, la préférence bascule inéluctablement vers le garçon surtout pour une première naissance quoique le plus souvent et, avec un zeste d'hypocrisie, l'on sorte immanquablement la laconique et non moins traditionnelle phrase du genre : " l'essentiel est que tout se passe bien et que la maman termine cette épreuve en parfaite santé et tout ce que le bon Dieu nous donne on l'accepte avec joie", etc.
Omar Ibn Khattab ,le compagnon du Prophète racontait à postériori comment avant d'endosser la cape de l'islam il avait enterré vivante sa fille dont le seul tort était d'appartenir au sexe "dit" faible. Il évoquait en pleurs le geste de sa fille nettoyant sa barbe du sable par sa propre petite main. Le Coran revint sur cette horrible discrimination lui accordant une large approche dans deux sourates (Sourate Innahl versets 5859 et Sourate Attakouire versets 8 et 9) histoire de mettre en exergue l'égalité parfaite entre les deux sexes prônés par ses nobles préceptes et surtout la barbarie d'antan pratiquée sauvagement par l'homme à l'encontre de son autre moitié.
L'homme détermine le sexe
Médicalement parlant, la nature du sexe du futur enfant est déterminée par l'homme, la femme n'ayant aucun droit au chapitre contrairement à la croyance générale prévalant parmi nous. L’information génétique est répartie sur les 46 chromosomes (23 paires). Pour chaque paire, il y a un chromosome d’origine paternelle et un chromosome d’origine maternelle. Ainsi, pour une même paire, les deux chromosomes ne seront pas identiques. Les 22 premières paires sont appelées autosomes. La 23ème paire est celle qui détermine le sexe de la personne. Il s’agit des chromosomes X et Y. Les femmes possèdent deux chromosomes X, alors que les hommes possèdent un chromosome X et un chromosome Y. Le croisement des chromosomes en provenance des deux parents nous donne donc ce qui suit : Mari (Y) et épouse (X) : un garçon (YX) ; Mari(x) et femme (X) : une fille (XX).
Les femmes injustement incriminées
Que de ménages détruits, que de familles disloquées avec des mères de familles injustement clouées à longueur de journées au piloris, contraintes de fuir l'enfer enduré sous le toit conjugal et de regagner le foyer parental voire carrément "répudiées" par leur époux sous la pression intenable exercée par le proche entourage de ce dernier stigmatisant avec force acharnement l'impossibilité de sa femme de le gratifier d'un garçon portant et participant à la pérennité de son nom. Sa fortune, son héritage, ses affaires juteuses ne devant en aucun cas tomber entre les mains et être léguées aux beaux fils considérés comme de parfaits intrus, comme d'illustres étrangers en dépit de la solide alliance avec leurs filles le jour où ce chef de famille nanti quitterait ce bas monde et déposerait définitivement les armes.
La femme « responsabilisée de la stérilité » également
Autre raison accablant injustement la femme lui rendant son quotidien similaire à un calvaire intenable. Le retard dans la conception notamment pour les jeunes épouses. Un imminent professeur en gynécologie prêchant à ses étudiants d'entreprendre les investigations à ce propos qu'après deux années de mariage" On ne parle de stérilité qu'après deux ans de vie commune". Dès le premier mois post-mariage, les questions les plus pressantes, les plus gênantes de fuser soit discrètement soit de vive voix et de façon on ne peut plus itérative :" Pour quand l'heureux événement" ? Plus les mois se défilent et plus tension monte de plusieurs crans attisés de la part de la belle-mère, des belles soeurs et des cousines d'un mari asticoté inlassablement et déversant de facto sa frustration, son incapacité de leur répondre sur sa pauvre femme. N'était-elle pas l'unique source de tous ses malheurs et déboires ? Pourtant sa bellesoeur, sa cousine maternelle au "bled" qu'il aurait dû écouter les conseils de sa mère et convoler en justes noces avec elle, la voisine du quatrième étage, sa collègue au bureau, la fille de l'épicier du coin mariées toutes après lui sont déjà enceintes. Pis encore, son frère lui assurant que sa jeune dulcinée porte une grossesse gémellaire de deux garçons !
Le refus de l'homme à se faire explorer
Les explorations d'une éventuelle stérilité sont très complexes et fort onéreuses surtout pour la femme. Le plus logique selon le corps médical est de commencer par soumettre en premier lieu l'homme à une analyse anodine de sa semence et qui ne coute pratiquement rien. Le plus souvent et avec cette première et unique exploration, on décèle l'origine de ce retard dans la procréation récupérable ou pas selon le degré de l'atteinte (partielle donc récupérable : Asthénospermie avec des spermatozoïdes lents pour diverses raisons ; définitive : Azoospermie avec aucun sporozoïde vivant). Mais l'homme ne consent jamais à se faire explorer. Pour lui il est bien portant, sain et tout le mal vient de l'autre bord. Argument massue à brandir : par le passé il a été à l'origine de bien de grossesses à ses anciennes relations toutes curetées ou encore sa première femme a eu des enfants avec lui. Erreur monumentale car même dans ces cas de figure, l'homme peut pour une raison ou une autre développer à postériori une stérilité définitive. Fatalement c'est à la femme qu'incombe la tâche de se coltiner une batterie d'examens aussi douloureux que chèrement payés de ses propres deniers ou la participation de ses parents le plus souvent (Biologiques, Echographie, Hystérosalpingographie, IRM, etc.) et qui se révèlent dans la plupart des cas négatifs donc vains avec une femme en parfaite santé.
Manque préjudiciable d'éducation
Encore de lourdes causes de dissensions au sein des couples générés par le manque d'instruction et par l'ignorance rudimentaire de certains époux et de leur proche entourage (côté paternel surtout), du fonctionnement physiologique de notre organisme. Des séances éducatives audiovisuelles sont plus que recommandées dans le dessein d'asseoir les bonnes bases de compréhension et d'entente dans nos foyers. Les plateaux TV dont on n'a eu de cesse de nous gaver avec les envolées lyriques de ces pseudo-politiciens en herbe changeant de capes, d'appartenance, de discours au gré des offres et des opportunités qu'on leur fait miroiter, le bon peuple n'en a plus à cirer et n'en a plus cure. Oui pour une programmation saine avec des scientifiques, des médecins, des sociologues, des psychologues etc., à expliquer clairement et loin du jargon incompréhensible des professionnels de la santé, les mécanismes de la procréation, les obstacles qui risquent de dérégler la machine, les moyens de s'en prémunir, etc. La nature ayant horreur du vide, ces malheureux couples dans la tourmente et la totale méconnaissance finissent par tomber fatalement entre les mains des charlatans, dans les griffes des apprentis faiseurs de miracles avec à l'arrivée une cascade de drames allant de l'extorsion massive d'argent au viols tout court (pour exorciser le démon squattant les entrailles de la femme) rapportés régulièrement sur les réseaux sociaux et à la une des journaux à scandale.