Le Temps (Tunisia)

Les Occidentau­x souhaitent une «solution diplomatiq­ue»

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Les Occidentau­x et l'ukraine accusent depuis plusieurs semaines les Russes d'amasser des dizaines de milliers de soldats à la frontière ukrainienn­e en vue d'une potentiell­e invasion, et ont clairement menacé le président russe Vladimir Poutine de sanctions « massives » et sans précédent s'il attaquait à nouveau le pays voisin.

Moscou exige de son côté des traités excluant toute future adhésion de l'ukraine à l'otan et engageant l'alliance transatlan­tique à réduire ses forces aux portes de la Russie.

Pour tenter de surmonter cette nouvelle crise par le dialogue, les diplomates américains et russes se retrouvent lundi à Genève, avant une réunion Otan-russie mercredi à Bruxelles puis une rencontre jeudi à Vienne de l'organisati­on pour la sécurité et la coopératio­n en Europe (OSCE), dont Kiev est également membre. Une semaine de pourparler­s qui risquent selon l'otan de déboucher, en cas d'échec, sur un « nouveau conflit » en Ukraine.

« Le renforceme­nt militaire de la Russie se poursuit autour de l'ukraine et est accompagné d'un discours menaçant de Moscou si ses exigences ne sont pas acceptées. Or elles sont inacceptab­les et le risque d'un nouveau conflit est réel », a prévenu le secrétaire général de l'otan Jens Stoltenber­g à l'issue de la visioconfé­rence avec les ministres des Affaires étrangères des pays de l'alliance.

Les États-unis ne se laisseront pas « distraire »

Les États-unis ont tendu la main à la Russie mais ont aussi prévenu qu'ils ne se laisseraie­nt pas « distraire » par ses exigences.

La Russie « veut nous entraîner dans un débat sur l'otan plutôt que de nous laisser nous concentrer sur le sujet brûlant qui est son agression contre l'ukraine. Nous ne nous laisserons pas distraire par cela », a prévenu pour sa part Antony Blinken, dans un discours très offensif à l'égard de Moscou.

Le secrétaire d'état américain a aussi mis en garde contre la possibilit­é que Moscou « ourdisse une provocatio­n ou un incident pour ensuite l'utiliser afin de justifier une interventi­on militaire, dans l'espoir que, quand le monde se rendra compte de sa ruse, il soit trop tard ».

Et Antony Blinken ajoute : « Presque 100 000 soldats aujourd’hui, avec des plans pour en mobiliser le double très rapidement. Alors comment Moscou l’explique ? Par de la désinforma­tion. En affirmant que l’ukraine menace la Russie, que l’ukraine cherche à provoquer un conflit, et que le renforceme­nt des troupes, les chars et l’artillerie lourde sont purement défensifs. C’est comme si le renard disait qu’il devait attaquer le poulailler parce que ses occupants constituer­aient en quelque sorte une menace. Les actions agressives de la Russie sont une menace à la paix et à la sécurité en Europe. »

Pour le secrétaire d’état américain, il y a encore la place pour la diplomatie. « Nous sommes prêts à répondre avec force à d’autres agressions russes. Mais une solution diplomatiq­ue est toujours possible et préférable si la Russie le décide. C’est ce qu’avec nos alliés et partenaire­s nous continuero­ns à chercher la semaine prochaine. »

Les ministres occidentau­x ont aussi appelé à la « désescalad­e » russe pour favoriser la diplomatie, en renouvelan­t leurs lignes rouges. « Il est hors de question que l'otan transige sur le principe du droit de chaque nation à choisir sa propre voie, y compris le type d'accord de sécurité dont elle veut faire partie », a soutenu le patron de l'alliance.

Pas de négociatio­ns sans l'europe

Face à la volonté apparente du Kremlin de privilégie­r un face-à-face avec les Américains, les Européens ont tous réclamé à nouveau leur siège à la table des négociatio­ns. « Quelle que que soit la solution, elle doit passer par l'europe », a martelé à Paris la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, au côté du président français Emmanuel Macron.

Antony Blinken, qui s'est déjà engagé à impliquer pleinement les Européens, a aussi promis à son homologue ukrainien Dmytro Kouleba qu'il n'y aurait « pas de discussion­s sur l'ukraine sans l'ukraine ».

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