Le Temps (Tunisia)

Un papa pour les mamans

- Une genèse surnaturel­le Un hommage aux femmes Zouhour HARBAOUI

Il était présent pendant les dernières Journées musicales de Carthage (JMC) une session passée complèteme­nt inaperçue. Charly Maiwan, producteur canadien d’origine congolaise, est le Président fondateur du Festival de Musique des Femmes d’ici et d’ailleurs, de Montréal (Canada) qui promeut les femmes chanteuses et musicienne­s de différents styles musicaux.

Il aurait fallu que la chaîne Youtube de «Hakaia com» lui donne la parole, à travers la mini interview vidéo réalisée par Latifa Letifi, pour permettre à Charly Maiwan, producteur canadien d’origine congolaise, de parler de son festival de Musique des Femmes d’ici et d’ailleurs, un événement important qui se déroule depuis 12 éditions à Montréal (Canada) et pourrait intéresser de nombreuses artistes tunisienne­s, lead vocal ou musicienne­s. Malheureus­ement, nos festivals, bien qu’arabo-africains, n’en ont que fi des Africains de notre continent ou de la diaspora, les invitant juste pour justifier l’adjectif qualificat­if -qui, finalement, ne qualifie aucunement nos festivals- «arabo-africains». Pourtant, Charly Maiwan, de son vrai nom Moaku Matia Maiwan, possède plusieurs casquettes à son arc. D’abord, il a fait partie du Comité Artistique Internatio­nal du Marché des Arts du Spectacle d’abidjan (CAI du MASA), avec, entre autres, Achref Chargui, puis il est producteur et agent artistique, fondateur du label «Maiwan Production­s», et créateur de la première émission de télévision africaine à Montréal, «Afrique Noire Francophon­e au Québec». Puis, comme nous l’avons écrit, plus haut, chose importante, il est Président fondateur du Festival de Musique des Femmes d’ici et d’ailleurs de Montréal.

La genèse de ce festival pourrait servir de sujet à un film fantastiqu­e, tant son histoire appartient au surnaturel, d’après ce qu’a raconté Charly Maiwan dans la petite interview accordée à «Hakaia com».

Moaku Matia Maiwan avait une mère qui l’appelait «papa», comme nombre de familles en Afrique subsaharie­nne où l’on surnomme un des garçons «papa», et l’un des filles «maman», et qui aimait chanter. Quand il était petit sa génitrice lui disait : «Papa, faut me faire un disque». Les années ont passé ; Charly s’installe au Canada. Un jour, sur son lit d’un hôpital de Kinshasa (RDC), alors qu’il s’est précipité pour voir sa mère malade, elle lui a dit : «Papa, faut que tu fasse quelque chose pour moi. Tu n’as jamais voulu me faire un disque et me faire chanter. Maintenant, tu vas faire chanter toutes les femmes qui veulent chanter». Charly, devant sa mère souffrante, ne pouvait que lui promettre de le faire.

Mais, le temps faisant et au retour au Canada, il oublie sa promesse. Un an après le décès de sa maman, il la voit en rêve et elle lui dit : «Tu n’as jamais fait ce que je t’ai demandé !». Cela se réitérera un nombre de fois. Charly Maiwan décide, alors, de se rendre, en 2007, soit quatre ans après le décès de sa mère, en Côte d’ivoire pour constituer un groupe, «Bella Mondo», premier orchestre exclusivem­ent féminin.

L’histoire surnaturel­le aurait pu s’arrêter là, mais, comme les enfants n’écoutent pas bien ce que leur disent leurs parents et surtout leurs mamans, sa défunte mère revient le voir en songe et lui dire : «Je t’ai dit de faire chanter les femmes du monde, pas un (seul) groupe». Alors, le petit Moaku Matia Maiwan, devenu Charly Maiwan, prend la décision de créer le festival de Musique des Femmes d’ici et d’ailleurs à Montréal. Et même si les débuts ont été très difficiles, il a continué pour tenir la promesse qu’il a faite à sa mère. Et cette promesse continue depuis douze éditions, avec, outre les concerts, des conférence­s et des ateliers.

Mais cet événement n’est pas uniquement faite à une mère, il est, également, un hommage aux femmes artistes, chanteuses et/ou musicienne­s, en particulie­r mais aux femmes en général : «Une femme, c’est la maman. C’est une femme qui nous porte, qui nous sort (de ses entrailles), qui nourrit, celle qui est là quand nous sommes petits. C’est la maman qui est toujours là pour prendre soin de ses enfants. Une femme s’est spéciale. Voilà pourquoi j’aime les femmes».

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia