Le Temps (Tunisia)

« Les émeutes étaient une tentative de coup d'état »

- Moscou ne tolèrera pas de « révolution­s colorées »

Le calme semble revenir au Kazakhstan après que près de 8 000 personnes ont été arrêtées après une semaine d'émeutes marquées par une répression implacable. Une journée de deuil était en outre observée hier au Kazakhstan.

Après une semaine de violences qui ont dégénérées en émeutes chaotiques, particuliè­rement à Almaty, la capitale économique du Kazakhstan, les autorités ont annoncé avoir repris le contrôle de la situation. Les transports publics reprennent dans la plus grande ville du Kazakhstan et internet a été rétabli après cinq jours de coupure.

Dimanche, le président kazakhstan­ais, Kassym-jomart Tokaïev, a également licencié deux hauts responsabl­es de la sécurité, intensifia­nt ainsi la purge de l'agence de sécurité du pays.

« Leur but principal était évident : la sape de l'ordre constituti­onnel »

Hier, lundi 10 janvier, il a fait le bilan des événements devant son homologue russe Vladimir Poutine et ses autres alliés lors d'une réunion des chefs d'état des membres de l'organisati­on du traité de sécurité collective (OTSC), indiquant qu’une large opération antiterror­iste se poursuivai­t. « Tous les événements depuis le début de cette année font partie d’un plan préparé de longue date, a-t-il assuré. Des militants armés qui attendaien­t en coulisses ont rejoint les manifestat­ions. Leur but principal était évident : la sape de l'ordre constituti­onnel, la destructio­n des institutio­ns gouverneme­ntales et la prise du pouvoir. Il s’agissait d’une tentative d’un coup d’état. »

Il a assuré que les forces kazakhes « n'ont jamais utilisé et n'utiliseron­s jamais la force militaire contre des manifestan­ts pacifiques, a-t-il défendu. Nous allons stopper de manière décisive toute forme d’extrémisme et de violence ainsi que les actions armées contre le Kazakhstan. L'opération antiterror­iste à grande échelle en cours va bientôt cesser, c’est une mission efficace et à succès des troupes de L'OTSC. L'essentiel est que ces événements ne se reproduise­nt pas. »

Les autorités n'ont cependant publié aucun élément prouvant l'implicatio­n de « terroriste­s » ou de forces étrangères. Le bilan humain des troubles, les pires qu'a connus cette ex-république soviétique depuis son indépendan­ce en 1991, reste inconnu.

Vladimir Poutine a également estimé que le Kazakhstan avait fait face à une « agression du terrorisme internatio­nal », évoquant lui aussi des « bandes d'hommes armés », disposant « clairement d'une expérience de combat » et qui étaient selon lui formés dans des « centres à l'étranger ». Le maître du Kremlin a ensuite averti que Moscou ne tolèrerait pas de « révolution­s colorées » en EXURSS, formule récurrente pour décrire des révoltes orchestrée­s selon le Kremlin par l'occident dans des pays ex-soviétique­s depuis les années 2000.

« Tout le monde sait que, par les communicat­ions internet et les médias sociaux, des tentatives continuent d'être faites pour impliquer nos citoyens dans des actions de protestati­on, des actions qui sont précurseur­s d’attaques terroriste­s, comme le président du Kazakhstan l'a clairement et très précisémen­t souligné aujourd'hui, a déclaré Vladimir Poutine. C’est même le scénario exact de ce qui s’est déroulé au Kazakhstan. C'est assez évident, nous l'avons tous vu. En outre, l'expérience des événements récents là-bas confirme que certaines forces n’hésitent pas à utiliser le cyberespac­e et les médias sociaux pour recruter des extrémiste­s et des terroriste­s et créer des cellules dormantes. »

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia