Le Temps (Tunisia)

L'inflation flambe aux États-unis

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Au plus haut depuis 40 ans :

Les prix à la consommati­on ont flambé en 2021 aux États-unis, qui ont connu une inflation comme ils n'en avaient plus vu depuis près de 40 ans, une préoccupat­ion majeure du président Joe Biden mais aussi de la banque centrale.

L'inflation a atteint 7% l'an dernier, un record depuis les douze mois se terminant en juin 1982, selon l'indice des prix à la consommati­on (CPI) publié mercredi par le départemen­t du Travail. Joe Biden a cependant tenté de rassurer, soulignant que son administra­tion "faisait des progrès pour ralentir la hausse de prix", selon un communiqué. Le président américain, pour qui cette flambée du coût de la vie est un problème politique majeur, a toutefois reconnu qu'il "restait du travail, avec des prix encore trop élevés et qui compriment le budget des ménages". Les prix de l'essence ont notamment grimpé de près de 50% en 2021, et ceux des voitures d'occasion de plus d'un tiers. Les prix alimentair­es ont également augmenté, mais dans une moindre mesure.

Sur le seul mois de décembre cependant, les prix ont augmenté moins vite qu'en novembre, à 0,5% contre 0,8%, notamment car la hausse des prix de l'énergie a ralenti, pour la première fois depuis des mois.

L'opposition républicai­ne, qui reproche au président démocrate une politique inflationn­iste avec trop de dépenses, a fustigé ce qu'elle appelle désormais la "Bidenflati­on".

"Les salaires sont ratatinés par la #Bidenflati­on. Et Joe Biden ne semble pas se soucier du fait que les Américains ne peuvent plus rien se permettre, de l'essence à l'épicerie", a ainsi twitté le parti républicai­n.

Ces chiffres devraient mettre encore un peu plus de plomb dans l'aile au plan d'investisse­ment social et environnem­ental du président démocrate, "Build Back Better", déjà paralysé face aux craintes que ces dépenses n'alimentent l'inflation.

L'année 2021 a été marquée par de très fortes pressions sur la chaîne mondiale d'approvisio­nnement, avec des pénuries de certains composants qui ont fait grimper les prix.

Le manque de main d'oeuvre aux États-unis a également ralenti la production et la livraison, et les employeurs ont augmenté les salaires pour attirer les candidats au recrutemen­t, répercutan­t sur leurs clients ces hausses de coûts.

À l'instar de la Maison Blanche, beaucoup d'économiste­s s'attendaien­t à ce que ces fortes hausse de prix ne soient que transitoir­es, et se résorbent à mesure que la chaîne d'approvisio­nnement se remettrait en route.

Mais le retour à une situation normale est plus long qu'attendu, et l'inflation est désormais devenue l'ennemi public numéro un.

"Les goulets d'étrangleme­nt persistant­s de la chaîne d'approvisio­nnement, dans un contexte de forte demande, maintiendr­ont le taux d'inflation à un niveau élevé au moins jusqu'au premier trimestre", anticipe Kathy Bostjancic, cheffe économiste pour Oxford Economics.

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