Le Temps (Tunisia)

Pas de manif…

- Samia HARRAR

Mesure, anticonsti­tutionnell­e ? Affront commis contre les libertés fondamenta­les et camouflet à l’encontre du droit de manifester ? La liste pourrait être à rallonge. Elle le sera, sans doute, dans la bouche de tous ceux qui exultaient secrètemen­t, en fulminant, dans l’attente de l’échéance du 14 janvier, dont ils escomptaie­nt, qu’elle pourrait être fatidique pour l’actant du 25 juillet. Ou tout au moins, contribuer à le déstabilis­er afin qu’il perde pied et trébuche. Ce qui ferait de lui une cible plus facile, parce que, fragilisée par ce qu’ils espèrent devenir, officielle­ment, une « insurrecti­on » populaire contre des mesures qui sont, à leur gré, impopulair­es. Enfin, dans la mesure où ceux qui sont faroucheme­nt opposés à Saïed qui les aura cloués au pilori, font tout pour influer sur l’opinion publique, et pour agir sur l’esprit de « masse », afin de convaincre le plus grand nombre, et de préférence, extramuros, que les Tunisiens, dans une large majorité, sont solidaires d’ennahdha et compagnons de (dé)route. Et non pas solidaires du président de la République qui leur a damné le pion d’une façon magistrale ! C’est un scénario qui ne se défend pas, alors ils peuvent toujours rêver puisque le gouverneur de Tunis a annoncé, avant-hier, sa ferme intention d’interdire toutes les manifestat­ions du 14 janvier : covid oblige. Cela tombe sous le sens ? Il est interdit d’interdire ? Ils pourront s’en donner à coeur-joie mais le fait est là : il y a un impératif, et il est sanitaire, qu’il n’est pas question de contourner. Celui sécuritair­e, ils doivent le savoir, maintenant qu’ils ne maîtrisent plus la situation vu qu’ils n’ont plus la mainmise sur les rouages de l’état, et ont perdu la main, du côté d’un ministère de l’intérieur où leurs « hommes » , qui auront été débusqués, pour la plus grande part d’entre eux du reste, et ne pourront, donc, leur être d’aucune aide, cette fois-ci, pour « flouter » le paysage afin qu’une épaisse purée de pois, les aide à accomplir leurs nébuleux desseins, eh bien, ils devront, que ça leur plaise ou non, en tenir compte. Ils ne prendront pas le dessus, parce que eux, l’auront décidé, sur l’intérêt suprême de la nation. Le 14 janvier ? Assurément : leur rendez-vous manqué. A quel point ? Ils n’en n’ont, encore, aucune espèce d’idée…

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