La défense et la «boussole stratégique» au menu des discussions
Le secrétaire général de l’otan, Jens Stoltenberg, devant le lycée naval de Brest, lors d’une réunion informelle des ministres européens de la Défense à Brest, le 12 janvier 2022
Les ministres de la Défense, réunis hier matin à Brest, sont rejoints à la mi-journée par les ministres des Affaires étrangères de L’UE. Cette réunion, organisée en Bretagne, région d’où est originaire le ministre français des Affaires étrangères Jeanyves Le Drian, a été présidée par le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell. La « boussole stratégique »
Face aux tensions qui ne baissent pas d’un cran entre Moscou et les Occidentaux, la question de l’unité des Européens sur la défense est plus brûlante que jamais. Les ministres vont notamment plancher sur la « Boussole stratégique », premier livre blanc de la défense européenne, préparée par Josep Borrell, et dont une ébauche circule depuis quelques jours dans les capitales de L’UE.
L’adoption de cette « boussole stratégique » au Conseil européen du mois de mars est une priorité pour la France et pour la Commission. Concrètement, le texte doit, par exemple, permettre de mobiliser et déployer rapidement
5 000 hommes en cas de crise, mais aussi d’identifier et de hiérarchiser les menaces ou encore de renforcer les moyens la coopération dans l’industrie de l’armement.
Le dossier ukrainien
Les 27 n’ont pas tous la même conception de l’équilibre à trouver entre cette politique commune et la place de l’otan et des États-unis dans la sécurité européenne. Mais ils font face au même défi : comment garder une marge d’action dans la crise ukrainienne alors que la Russie s’emploie à écarter Bruxelles pour ne parler qu’à Washington.
Mais la coordination avec les Américains est parfaite, déclarait hier matin à Brest le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell : « Nous avons reçu l›assurance que rien ne sera décidé ni négocié sans les Européens. » Josep Borrell a également dénoncé la « pression » exercée par Moscou. Il n›est « pas question de négocier sous la pression », a-t-il ajouté, avant l’ouverture du conseil informel de défense. Les Occidentaux accusent Moscou d’avoir massé, ces dernières semaines, quelque 100 000 soldats, des chars et de l’artillerie à la frontière avec l’ukraine pour préparer une attaque contre ce pays, une intention niée par les autorités russes.
Sur ce même dossier ukrainien, une autre réunion s’est tenue parallèlement hier à Vienne, en Autriche, à l’initiative de l’organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). C’est, après Genève et Bruxelles, le troisième volet de négociations destinées à désamorcer les tensions avec la Russie.
Autre dossier : le Mali
L’union européenne souhaite poursuivre ses missions militaires de formation au Mali mais « pas à n’importe quel prix », a averti le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, lors d’une conférence de presse en marge d’une réunion informelle des ministres de la Défense, alors que la junte malienne refuse d’organiser rapidement des élections pour rendre le pouvoir aux civils. A ses côtés, Florence Parly, ministre française de la Défense, a estimé qu’il était « urgent que la transition politique soit menée à son terme ».
Par ailleurs, M. Stoltenberg a en outre expliqué que L’OTAN devait agir face aux conséquences du changement climatique sur la sécurité, notamment en réduisant les émissions dans le secteur militaire. Il a ajouté que les dirigeants se mettraient également d’accord sur une nouvelle politique de cyberdéfense – la précédente remontant à 7 ans – et sur le lancement d’un processus d’élaboration du prochain concept stratégique de L’OTAN.
L’afghanistan, la Russie et le soutien à l’ukraine et à la Géorgie seront également au menu du sommet qui durera une journée. « L’OTAN est l’alliance la plus réussie de l’histoire, car depuis plus de soixante-dix ans, nous avons changé à mesure que le monde a évolué », a déclaré le secrétaire général. « Au cours du sommet qui aura lieu lundi, nous aurons des discussions de grande portée et nous prendrons des décisions importantes pour rendre notre Alliance encore plus forte et préserver la sécurité des citoyens de ses pays membres, soit près d’un milliard de personnes »
La «boussole stratégique» est une priorité pour la France et pour la Commission. Concrètement, le texte doit, par exemple, permettre de mobiliser et déployer rapidement 5 000 hommes en cas de crise. L’OTAN devait agir face aux conséquences du changement climatique sur la sécurité, notamment en réduisant les émissions dans le secteur militaire L’europe fait face au même défi : comment garder une marge d’action dans la crise ukrainienne alors que la Russie s’emploie à écarter Bruxelles pour ne parler qu’à Washington