«L’arbitre» ne doit pas cacher la forêt
Sitôt la fin du match, ou plus précisément « les fins du match », sifflées par le sieur Janny Sikazway, parachuté arbitre alors qu’il n’a de cette cape que le sifflet manié à tort et à travers du reste, un déferlement sans précédent de commentaires s’est propagé sur les réseaux sociaux, dans les réunions, aux coins des rues et sur tout le territoire. Chacun y est allé de ses critiques, accablant l’arbitre et lui faisant porter l’entière responsabilité de notre piètre prestation et d’être à l’origine de notre défaite. Selon la conviction générale prévalant parmi la plupart de nos compatriotes, les quelques secondes du temps règlementaire, ajoutées aux, disons, grosses huit minutes du temps additionnel, auraient certainement permis aux nôtres de renverser la vapeur devant une arrière garde malienne qui n’a pas encaissé le moindre but depuis voilà six rencontres officielles ! Chimères, car le Mali méritait amplement sa victoire devant une pâle copie rendue par une Tunisie amorphe, adoptant un profil bas avec tous ses joueurs amassés derrière la ligne médiane, évoluant la peur aux tripes et étrangement passive. Pour preuve, le premier tir cadré des nôtres s’est situé à la… 55ème minute, suite à une balle arrêtée.
Pourquoi se le cacher ? La Tunisie de ce mercredi était passée largement à côté de son sujet, avec tout le groupe dans un jour sans et donnant l’impression d’être resté à son hôtel. Et pour corser le tout, Wahbi Khazri de louper un pénalty, comme à ses fâcheuses habitudes, alors que Ali Maaloul, le spécialiste en la matière, était là. C’est un accident qui arrive aux meilleurs et il ne faut pas en faire un plat, du moment que la qualification est encore dans nos cordes. Il suffit de redoubler d’effort lors des deux prochaines sorties, de croire mordicus en nos moyens et, surtout d’aller aux charbons durant les 180’ qui nous restant à disputer « théoriquement » ! Tout donner pour ne pas avoir de regrets par la suite. Battre la Mauritanie et la Gambie ne nous parait pas une mission insurmontable. Il faut tourner la page de ce cuisant échec et regonfler à bloc le moral des garçons qui sont redevables d’une réaction d’amour propre, en premier lieu vis-à-vis d’eux-mêmes et, par la suite, envers tout un peuple meurtri par ce marasme économique, par ces guéguerres politiciennes et ne trouvant refuge que dans les performances de son Equipe nationale capable de lui offrir une bouffée d’oxygène par ses résultats positifs et ses consécrations. Tout le reste n’est que littérature !