Le Temps (Tunisia)

Taïwan vole au secours de la Lituanie

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En novembre dernier, la Lituanie autorise l’ouverture d’un bureau de représenta­tion de Taïwan à Vilnius, un bureau nondiploma­tique comme il en existe dans près d’une cinquantai­ne de pays dans le monde.

Ce bureau utilise le terme

Taïwan, un terme habituelle­ment banni pour éviter la colère de Pékin. Cela n’a pas manqué. Depuis, la Chine multiplie les sanctions contre l’état balte. Des sanctions politiques mais surtout économique­s auxquelles

Taïwan a donc choisi de répliquer coup pour coup.

Taïwan achète du rhum lituanien bloqué par les

douanes chinoises

Au début de l’année, Taipei a ainsi racheté une partie des produits qui avaient été bloqués aux douanes chinoises comme par exemple le rhum ou le lait lituaniens. Et ces dernières semaines, ce soutien a franchi un nouveau cap. Taipei a annoncé la mise en place d’un fonds d’investisse­ment de 200 millions de dollars puis d’un fonds de crédit d’un milliard de dollars pour soutenir la coopératio­n entre Taïwan et la Lituanie, investisse­ments qui pourraient notamment concerner le secteur électroniq­ue.

Le symbole est fort : Taïwan est l’un des leaders mondiaux du secteur des semi-conducteur­s, un secteur stratégiqu­e pour lequel Taïwan est courtisé dans le monde entier pour tenter d’obtenir des investisse­ments.

La Lituanie n’est pas vraiment reconnue dans le domaine, mais ces efforts pourraient profiter à son industrie des lasers et pourquoi pas à long terme poser les bases d’une future industrie lituanienn­e des semi-conducteur­s.

Avec ces investisse­ments, le message de Taipei est en tout cas clair : nous ne laisserons pas tomber ceux qui nous soutiennen­t. Mais est-ce que cela sera suffisant face aux sanctions chinoises. C’est toute la question. Pékin entretient délibéréme­nt le flou autour de ses mesures de rétorsion. Les produits lituaniens ont été soudaineme­nt bloqués à ses douanes et depuis, la Chine ferait pression sur d’autres pays pour qu’ils cessent d’utiliser des composants lituaniens. Les conséquenc­es pourraient donc être très lourdes pour l’économie lituanienn­e qui dépend à 70% de ses exportatio­ns.

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