Kebaïer se démarque de son « défensivisme »
La Sélection nationale a réussi un carton face à la Mauritanie, confirmant sa précédente victoire face à ce même adversaire en Coupe Arabe des Nations -FIFA disputée au Qatar au mois de décembre dernier. Une victoire qui permet au Onze tunisien de se relancer dans la course à la qualification aux huitièmes de finale. Une course qui se jouera jeudi prochain contre la Gambie, auteur d’un étonnant match nul contre le Mali, le premier du groupe.
Disons-le tout de suite, les forces en présence dimanche au stade de Limbé étaient inégales et la victoire de l’équipe tunisienne n’a rien d’une performance ou d’un exploit. Seulement, le sélectionneur Mondher Kebaïer, sur un siège éjectable, n’avait d’autre choix que d’opter pour un schéma tactique plus offensif.
Il semble que le sélectionneur national ait retenu la leçon du match contre le Mali et s’est débarrassé de sa prudence excessive pour aligner un entrejeu plus offensif, tout en comptant sur un bloc défensif classique avec 4 joueurs, deux dans l’axe, en plus de Mathlouthi et Ali Maâloul sur les flancs. Une option qui a permis de disposer de plus de solutions offensives, surtout que devant, Seifeddine Jaziri a joué à la pointe de l’attaque, permettant à Wahbi Khazri de retrouver sa place sur le couloir. Son poste de prédilection qui lui va comme un gant et qui lui a permis de marquer un doublé.
Le milieu de terrain de l’espérance Sportive de Tunis reste une pièce incontournable,. Ghaïlène Chaâlali était l’homme du match, avec sa bonne lecture du jeu, son placement, sa couverture défensive, sa relance et sa participation active à l’animation offensive et à la récupération des deuxièmes balles devant les joueurs mauritaniens qui n’ont pas trouvé de solutions pour le contourner ou de l’éliminer. Mondher kebaïer doit sûrement se mordre encore les doigts de l’avoir ignoré lors du premier match contre le Mali.
Mais si l’équipe de Tunisie a réussi son pari et a remporté le match qu’il ne fallait pas perdre, néanmoins, plusieurs inconstances persistent encore dans sa manière de jouer. C’est ainsi que, durant les 90 minutes, les joueurs tunisiens ont manqué de constance et ont joué plusieurs fois à deux vitesses. Certes, la faveur du score pouvait leur donner la latitude de baisser de rythme et de jouer à l’économie en prévision des prochaines rencontres, mais cela n’empêche qu’ils se sont trouvé contraints de suivre la cadence du jeu adverse, à certains moments, surtout en seconde période, et de se dresser au niveau de la ligne médiane, devant des Mauritaniens qui se sont approchés à plusieurs reprises des bois de Ben Saïd et se sont créés plusieurs occasions.
Mondher Kebaïer a certainement relevé ces défaillances et a ainsi opéré plusieurs changements pour donner plus de fraîcheur au jeu, mais surtout pour faire tourner son effectif en prévision de la suite de la compétition qui demande beaucoup de disponibilité de la part des joueurs et une force mentale à toute épreuve.
Pourvu que le sélectionneur ne retombe pas très vite dans ses péchés en redonnant la priorité à la défensive et à la prudence en retrouvant les grandes nations du football en Afrique.