Réaction d’orgueil
Après la défaite essuyée lors de la première journée devant le Mali, dans les circonstances que l'on connaît, l'equipe nationale a bien réagi en battant, plus facilement que prévu, la Mauritanie sur le score sans un appel de (4-0), réalisant ainsi la victoire la plus large, jusqu'ici, dans cette CAN. La note aurait pu être plus salée encore pour les Mourabitounes sans le ratage d'un pénalty par Youssef Msakni, en fin de match. Le deuxième penalty consécutif à être raté par la Tunisie après celui de Khazri contre les Maliens. Chose anormale, qui s'est déroulée sous l'oeil passif de Mondher Kebaïer. Des joueurs « indomptables » qui se croient au-dessus du lot, s'obstinent à tue- tête, contre toute logique, à vouloir tirer les coups de réparation alors que dans les rangs de la sélection il y a un grand spécialiste dans ce genre d'exercice, en la personne de Ali Maaloul qui ne rate presque jamais ses tirs. Aussi bien du temps où il évoluait au CS Sfaxien, qu'avec Al Ahly dont il est le tireur numéro un, sur toutes les balles arrêtées. Sans cette obstination de ces joueurs à s'accaparer les tirs des penalties, le Onze national aurait pu s'en sortir, au moins, avec le match nul contre le Mali et se voir aujourd'hui dans une meilleure position pour assurer sa qualification.
La voie rapidement déblayée
Hormis cette fausse note, l'on peut dire que le Onze national a bien négocié son match. Et ce qui devait lui faciliter la tâche, c'est le but précoce inscrit à la 3ème minute par Hamza Mathlouthi, suivi sept minutes plus tard par un deuxième goal réussi par Wahbi Khazri. Ces deux réussites ont permis à la Tunisie de négocier le reste du match sans grande pression. Expéditive à souhait, l'equipe nationale allait par la suite évoluer à l'économie dans le souci de doser ses efforts en raison de la forte température (32°), doublée d'un taux d'humidité très élevé. Durant le reste de la première mitemps, elle n'a pas été particulièrement tranchante et il lui est même arrivé de subir, par moments, la domination de son vis-à-vis mauritanien sans grand danger toutefois, en ce sens que toutes les actions adverses, ou presque, ont avorté à l'approche de la zone de vérité tunisienne.
L'apport de Chaalali et de Khazri
La formation tunisienne, qui a évolué en 4-3-3, a enregistré un mieux évident au niveau du rendement de son entrejeu. L'incorporation de Ghaïlène Chaalali, qui fut l'un des tous meilleurs joueurs tunisiens, a été fort bénéfique à cet égard. Sans occulter aussi l'apport de Wahbi Khazri, auteur d'une bonne sortie qui lui a valu de se racheter pleinement de sa petite prestation contre le Mali et d'être méritoirement consacré homme du match.
Option payante
En plus de la titularisation de Chaalali, Kebaïer a aussi eu la main heureuse en alignant un avant de métier à la pointe du combat. La titularisation de Seifeddine Jaziri a donné, en effet, plus de mordant et davantage de percussion à l'attaque tunisienne ; grâce à la constante mobilité de ce dernier et à ses appels de balle qui lui ont permis de constituer un réel danger pour la défense adverse. Ce qui devait contribuer aussi à l'amélioration du rendement offensif de la Tunisie, c'est la prestation satisfaisante des deux latéraux, Mathlouthi et Maaloul, qui ont participé efficacement au jeu de l'attaque
Autre point positif dans le managérat du match par Kebaïer, c'est le fait d'avoir aligné en deuxième mi-temps les Hamza Rafiaa et Omar Rekik. Par ces temps où la pandémie du Covid-19 fait rage, la sélection a besoin plus que jamais de la totalité de son effectif pour espérer négocier la suite du parcours avec les meilleures chances de réussite. Aussi est-il important de donner, à chaque fois que l'occasion se présente, à tout le monde sa chance d'entrer dans la compétition. En effet, ils n'ont pas été convoqués en Sélection pour faire de la simple figuration sur le banc.
Se concentrer sur la Gambie
Par cette victoire, la Tunisie a franchi un grand pas sur la voie de qualification au prochain tour. Cependant, rien n'est encore fait et acquis. Il faudrait attendre la troisième journée pour voir plus clair dans ce groupe F. En cas de victoire du Mali devant la Mauritanie, il assure sa qualification en quarts de finale à la première place du groupe. La Tunisie passera aussi, à la deuxième place, au cas où elle l'emportera contre la Gambie. Et, même en cas de match nul, elle pourrait toujours espérer se qualifier parmi les quatre meilleurs troisièmes. Dans tous les cas de figure, le meilleur scénario pour la Tunisie c'est de gagner contre la Gambie et de voir la Mauritanie tenir en échec le Mali. Si ces deux éventualités se précisent, la Tunisie se qualifierait alors en tête de sa poule.
Mais, pour le moment, nous n'en sommes pas encore là. Le match contre la Mauritanie fait partie du passé et il appartient à la Sélection de se concentrer, totalement, sur son prochain sujet pour pouvoir sauter, sans accroc, l'écueil gambien. Il s'agit, bel et bien, d'un écueil. C'est que le match contre la Gambie est loin de s'annoncer aisé. Aujourd'hui, il n'y a pratiquement plus de matches faciles en Afrique. Les équipes du continent, qui étaient qualifiées de faibles et nettement à la portée n'existent plus ou presque. Ceci fait partie d'un passé révolu. D'ailleurs, sans chercher à remonter dans le temps, les résultats dans cette CAN sont là pour confirmer ce constat, dont les derniers en date ont été le match nul obtenu par le Sierra Leone devant la Côte d'ivoire (2-2), la parité réalisée par la Gambie devant le Mali (1-1) et, surtout, la victoire de la Guinée Équatoriale contre l'algérie. Une victoire qui a mis fin à une série de 35 matches d'invincibilité des « Fennecs ». Après cette défaite et le match nul concédé lors de la première journée face à la Sierra Leone, le champion d'afrique en titre se voit, aujourd'hui, dans une très mauvaise posture. Il lui faudrait, désormais, battre impérativement la Côte d'ivoire pour passer en huitièmes, ce qui n'est pas du tout évident !