Suspendre les cours ou faire des acrobaties ?
Forte «invasion» du Covid en milieux scolaires :
Après une accalmie de près de cinq mois, une nouvelle vague de la pandémie du Covid-19 déferle sur la Tunisie. En dépit des fluctuations quotidiennes, le nombre des tests positifs est sur une courbe ascendante. L’une des particularités de cette cinquième vague est la forte circulation du virus parmi les enfants et les adolescents, ce qui a transformé les établissements éducatifs en un vecteur de l’épidémie. La souche responsable de la nouvelle vague n’est autre que le variant « Omicron » dont la propagation est beaucoup plus rapide que son prédécesseur Delta même s’il semble provoquer des symptômes moins sévères.
Après une accalmie de près de cinq mois, une nouvelle vague de la pandémie du Covid-19 déferle sur la Tunisie. En dépit des fluctuations quotidiennes, le nombre des tests positifs est sur une courbe ascendante. L’une des particularités de cette cinquième vague est la forte circulation du virus parmi les enfants et les adolescents, ce qui a transformé les établissements éducatifs en un vecteur de l’épidémie. La souche responsable de la nouvelle vague n’est autre que le variant « Omicron » dont la propagation est beaucoup plus rapide que son prédécesseur Delta même s’il semble provoquer des symptômes moins sévères.
❐ Aujourd’hui, réunion du Comité scientifique de lutte contre le coronavirus pour proposer de nouvelles mesures sanitaires à appliquer dans les établissements éducatifs ❐ 122 établissements scolaires et 373 classes ont été fermées, selon un bilan arrêté au vendredi 14 janvier
« La suspension des cours devrait être l’ultime recours. Cette mesure pourrait même accélérer la circulation du virus puisque les élèves ne resteront pas à la maison mais se dirigeront vers les garderies scolaires ou les maisons de leurs proches », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Nous plaçons la santé des élèves et du corps enseignant au-dessus de toutes les autres considérations mais une suspension des cours pendant une semaine ne changera pas grand-chose étant donné que les experts s’attendent à ce que le pic de la cinquième vague épidémique ait lieu la semaine prochaine » a rétorqué le ministre
Selon un bilan arrêté au vendredi 14 janvier, 122 établissements scolaires primaires et secondaires sur un total de 6130 ont été déjà fermés suite à la détection de plusieurs cas de coronavirus dans trois classes ou plus. Le nombre des classes fermées s’est, quant à lui, établi à 373 sur un total de 78 000, d’après les mêmes données publiées par le ministère de l’education
Au total, 7652 cas positifs ont été détectés dans le milieu scolaire, dont 78% chez des élèves.
Face à la recrudescence des cas dans le milieu scolaire, le protocole sanitaire convenu entre le ministère de la Santé et le ministère de l’education, qui stipule la fermeture de la classe lorsque 3 contaminations au coronavirus sont enregistrées, et la fermeture de l’établissement scolaire lorsque des cercles d’infection sont enregistrés dans 3 classes, est plus que jamais remis en cause. Plusieurs syndicats de l’enseignement ont en effet réclamé la suspension provisoire des cours et un réaménagement du calendrier scolaire pour préserver les vies humaines. Tel est notamment le cas du syndicat général des inspecteurs de l’enseignement secondaire qui a précisé dans un communiqué rendu public dimanche que son appel à l’arrêt des cours répond à des impératifs : briser les chaînes de transmission du virus pour protéger les enseignants, les élèves et les parents ; et maintenir l’égalité des chances entre les élèves à l’heure où le nombre des établissements fermés ne cesse d’augmenter.
« Ultime recours »
De son côté, le syndicat des surveillants et surveillants généraux rattaché à l’union générale tunisienne du travail (UGTT) a appelé, hier, à la suspension des cours dans tous les établissements scolaires « en raison de la propagation du coronavirus dans les rangs des enseignants et des élèves et de la fermeture de plusieurs établissements scolaires ».
Pour sa part, la Fédération générale de l’enseignement secondaire a plaidé pour une suspension « provisoire » et « étudiée » des cours durant une période bien déterminée qui doit être fixée par le Comité scientifique de lutte contre le coronavirus. La fédération a également suggéré le réaménagement du calendrier scolaire sous la supervision des inspecteurs de l’enseignement primaire et secondaire.
Par ailleurs, la Chambre syndicale nationale de l’enseignement privé a appelé le ministère de l’education à suspendre les cours durant une semaine dans les établissements privés et étatiques pour faire face à la propagation du coronavirus. Ce syndicat patronal rattachée à l’union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA) a proposé l’annulation des vacances mi-trimestrielles prévues en février ou le report des vacances du printemps initialement prévues le 14 mars au 20 mars.
Réagissant à ces divers appels à la suspension des cours, le ministre de l’education Fethi Sellaouti, a annoncé, hier, une réunion cruciale du Comité scientifique de lutte contre le coronavirus prévu aujourd’hui.
Selon lui, cette réunion devrait proposer de nouvelles mesures sanitaires à appliquer dans les établissements éducatifs.
« La suspension des cours devrait être l’ultime recours. Cette mesure pourrait même accélérer la circulation du virus puisque les élèves ne resteront pas à la maison mais se dirigeront vers les garderies scolaires ou les maisons de leurs proches », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Nous plaçons la santé des élèves et du corps enseignant audessus de toutes les autres considérations mais une suspension des cours pendant une semaine ne changera pas grand-chose étant donné que les experts s’attendent à ce que le pic de la cinquième vague épidémique ait lieu la semaine prochaine ».
Même son de cloche chez la spécialiste en maladies infectieuses, Rim Abdelmalek, qui a estimé qu’il n’y a aucune raison de fermer les écoles d’autant plus que le variant Omicron est moins dangereux que les souches précédentes.
« La vitesse de propagation du coronavirus et ses variants deviendrait de plus en plus rapide, mais ses symptômes de plus en plus légers. Toujours est-il qu’il faudrait rester vigilant et ne pas baisser la garde notamment pour les personnes âgées atteintes de maladies chroniques », a-t-elle déclaré sur les ondes de Shems FM.