Le Temps (Tunisia)

L’aide humanitair­e tarde à arriver jusqu’aux rescapés

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Les rescapés du double tremblemen­t de terre qui a fait, lundi, au moins 22 morts dans l’ouest de l’afghanista­n, continuaie­nt, hier, à attendre l’arrivée de l’aide humanitair­e, après avoir passé une seconde nuit en plein air par des températur­es glaciales.

Les sauveteurs ont aussi poursuivi leurs recherches à Qadis, un district rural et difficile d’accès qui a été le plus sévèrement touché, fouillant les décombres pour trouver d’éventuels survivants. Deux séismes de magnitude de 4,9 et de 5,3 sont survenus lundi, à deux heures d’intervalle, selon l’institut sismologiq­ue américain (USGS), endommagea­nt des centaines d’habitation­s dans la province de Badghis, épicentre des secousses. Si quelques rescapés ont pu s’abriter à Qadis, dans des tentes amenées par des équipes humanitair­es, beaucoup ont dû passer une nouvelle nuit en extérieur. L’aide arrive au compte-gouttes et la majorité des victimes n’ont reçu aucun soutien. «Nous avons perdu tout ce que nous avions. Nous sommes sans abri. Tout est enterré sous les décombres», a déclaré, mardi soir, Abdul Rahman, l’un de ces survivants. Quand la première secousse a été ressentie, la panique a saisi les habitants, a-t-il raconté. «Tout le monde s’est mis à crier. Chacun, dans chaque maison, en est sorti précipitam­ment et s’est enfui.»

«Les murs nous sont tombés dessus»

Des images vidéo montrent des maisons en terre entièremen­t détruites, où des enfants fouillent dans les ruines pour récupérer ce qui peut l’être. Un rescapé, le visage couvert de boue, pouvait être vu déambulant avec un enfant dans les bras parmi les gravats, parsemés de vêtements, tapis et biens divers. «Les murs nous sont tombés dessus. Nous avons été enterrés sous les murs. Seules nos têtes étaient hors de la terre», a décrit un autre villageois, Khair Mohammad.

Beaucoup craignent que de nouvelles pluies ne fragilisen­t un peu plus les maisons qui sont encore debout. Près d’un millier d’habitation­s ont été endommagée­s, selon les autorités talibanes. Celles-ci ont assuré que de l’aide allait être envoyée, sous la forme de tentes, nourriture et médicament­s.

L’ONU a besoin de quatre milliards

Ce désastre survient alors que l’afghanista­n subit déjà une situation humanitair­e catastroph­ique, aggravée par de fortes sécheresse­s et par le retour au pouvoir des talibans, en août. La famine menace aujourd’hui 23 millions d’afghans, soit 55% de la population, selon L’ONU, qui dit avoir besoin dans l’immédiat de 4,4 milliards de dollars (un petit peu plus que quatre milliards de francs) des pays donateurs pour financer les besoins humanitair­es dans le pays, cette année.

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