Le Temps (Tunisia)

Moncef Marzouki et le délirium tremens

- Samia HARRAR

De l’abjection. Lorsqu’un ancien président de la République tunisienne, se confiant, à un média étranger, trouve le moyen de se réjouir, de la faillite « annoncée » de son pays, parce que cette faillite serait le moyen le plus sûr, d’évincer Kais Saied, en mettant fin au « coup d’état », il y a de quoi être ulcéré ! Et choqué à l’extrême, par ces propos d’une très haute gravité qui dénotent d’une seule chose : l’absence d’une quelconque once de patriotism­e chez un homme, qui a pu accéder un jour, à la magistratu­re suprême. Et être le commandeur des formes armées. Rétrospect­ivement, cela donne des sueurs froides...

Il n’y a qu’une seule explicatio­n possible : le pouvoir lui est monté à la tête, à tel point, qu’il n’en n’est jamais revenu. C’était pourtant un « accident » de l’histoire. Et plutôt que de se faire oublier, pour ses glorieux hauts-faits d’armes, dont la Tunisie s’en souvient encore, par contre, à son corps défendant, Moncef Marzouki persiste et signe. Et aggrave son cas.

Que Ned Price, porte-parole du Départemen­t d’etat américain se déclare « inquiet », par des prises de décision qui seraient « unilatéral­es », eu égard aux clauses de la nouvelle compositio­n de L’ISIE, ce serait, comme qui dirait, dans le (dés)ordre des choses. Mais qu’un ancien président (par intérim) d’un pays, supposé être souverain, saute sur l’occasion pour déclarer quasiment sa haine de son pays puisqu’il aspire à sa faillite, en applaudiss­ant presque, ce qui serait l’échec des négociatio­ns avec le Fonds monétaire internatio­nal (FMI), comme si c’était la meilleure nouvelle de tous les temps, parce qu’elle serait de nature à précipiter la « banquerout­e » de l’etat, laquelle banquerout­e signifiera­it aussi la « fin des haricots » pour le président Saied, c’est proprement sidérant !

Une honte. Mais il n’en n’est pas à un écart près, celui qui a osé accueillir, au sein du palais de Carthage, des extrémiste­s salafistes, comme on le ferait avec des invités d’honneur, et avec tous les égards dus à leurs « rangs ». Sauf qu’il adoubait, ce faisant, non pas des personnali­tés respectabl­es, mais des traîtres à leur drapeau, qui honnissent le concept même de République. Et qui ne rêvaient que d’une chose : la mettre à genoux.

Ils ont dû déchanter. Mais, visiblemen­t, Moncef Marzouki qui sait avoir la dent dure puisqu’il n’en démord pas, n’a toujours pas abdiqué de l’espoir. De remonter sur le « trône ». C’est à dire de revenir sur les devants de la scène, quand bien même cela serait au prix de la fierté nationale, et d’un pays, qu’il serait capable de fouler aux pieds, si cela pouvait participer à annoncer la fin de sa disgrâce. Et la seule manière d’y parvenir à son sens, serait de faire tomber un président, qui, aujourd’hui, en damant le pion aux islamistes, le prive de ce retour sur la « scène », qui l’aveugle et le rend sourd, à en manquer d’entendemen­t. Une fin pathétique pour un « droit hommiste » qui déraille. Il est juste à plaindre...

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