Le Temps (Tunisia)

Pyongyang lance un missile balistique, selon Séoul

Péninsule coréenne : L'armée sud-coréenne a annoncé que Pyongyang avait procédé au lancement d'un missile balistique hier.

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La Corée du Nord a lancé hier ce qui a été présenté par Séoul comme un missile balistique, une semaine après la promesse faite par son dirigeant Kim Jong-un d’accélérer le développem­ent de l’arsenal nucléaire du pays. Ce nouveau test d’armement intervient alors que la Corée du Sud et les États-unis s’attendent à une reprise par Pyongyang de ses essais nucléaires arrêtés en 2017. Le régime nord-coréen avait déjà, en mars, rompu un moratoire de cinq ans sur ses essais de missiles balistique­s interconti­nentaux (ICBM) en lançant un puissant projectile, capable d’atteindre les États-unis. L’état-major intérarmée­s de la Corée du Sud a fait état mercredi dans un communiqué d’un «lancement de missile balistique par la Corée du Nord à 12h03» (05h03, heure de la Suisse) depuis Sunan, au nord de Pyongyang, vers la mer du Japon. Les garde-côtes japonais ont également annoncé le tir par la Corée du Nord d’un «potentiel missile balistique».

«Bouée de sauvetage»

En dépit de sévères sanctions internatio­nales, la Corée du Nord redouble d’efforts ces derniers mois pour moderniser son armée, et a procédé à plus d’une dizaine de tirs d’essai depuis le début de l’année. Lors d’un grand défilé militaire le 25 avril, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a promis de «renforcer et développer les capacités nucléaires de notre nation à un rythme accéléré». «Les armes nucléaires, symbole de notre force nationale et au centre de notre puissance militaire, doivent être renforcées en termes de qualité et de portée», a-t-il affirmé. Quelques jours plus tard, il a qualifié l’arme nucléaire de «bouée de sauvetage garantissa­nt la sécurité de notre pays», et a menacé de l’utiliser «à titre préventif». Les nombreux pourparler­s diplomatiq­ues visant à convaincre Pyongyang de renoncer à la bombe atomique sont au point mort depuis l’échec, en 2019, d’une rencontre entre Kim Jong-un et le président américain de l’époque Donald Trump. «Il y a de fortes chances pour qu’ils aient testé (mercredi) un missile pouvant être équipé d’une ogive nucléaire», a déclaré à L’AFP Ahn Chan-il, un chercheur spécialisé dans les affaires nordcoréen­nes.

«Avertissem­ent»

Le nouveau lancement intervient par ailleurs à moins d’une semaine de la prise de fonctions du nouveau président sud-coréen Yoon Suk-yeol, un conservate­ur qui a promis de se montrer plus ferme à l’égard de son voisin du nord.

Ce test de missile «pourrait être un avertissem­ent» pour Yoon Suk-yeol, a estimé Hong Min, de l’institut coréen pour l’unificatio­n nationale, selon qui Pyongyang n’acceptera jamais la principale condition posée par le nouveau dirigeant sud-coréen pour reprendre les pourparler­s de paix, à savoir le renoncemen­t à l’arme nucléaire. «Cela pourrait aussi être un signal par Pyongyang qu’il n’a d’autre choix que celui de renforcer son arsenal si Séoul et Washington décident de déployer des armements stratégiqu­es au Sud», a ajouté cet analyste. Le président américain Joe Biden doit se rendre en Corée du Sud fin mai.

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