Le Temps (Tunisia)

«Au loin s'en vont les nuages...»

- Samia HARRAR

Comme au cinéma. Qui sait être aussi, le reflet de la vie. Et ses pulsations les plus secrètes. Les caravanes passent aussi. Cela dépendra en fait, de la sphère de pensée sur laquelle l’on choisit de se placer. Mettons que les deux sont valables. Par intermitte­nces. Le week-end prolongé de l’aïd, aura permis au moins une chose : prendre la mesure de ce qui se passe dans le pays, à grande échelle, pour décider de l’humeur du jour selon l’orientatio­n du vent. Il semblerait, de prime-abord, que celui-ci tournerait dans une direction contraire, à tout ce qui pourrait être révélateur d’une quelconque embellie, sous des auspices, politiquem­ent, et économique­ment plombées. Et puis, il y a les hasards du « calendrier » qui n’en sont pas. En vrac : les quelque 23 incendies, allumés dans le pays le jour de l’aïd. Nous avons bien dit « allumés ». Et dont, les plus conséquent­s, seraient ceux déclenchés dans le même timing à Gabès, outre ceux qui se seront déclarés à Ben Arous ou encore à Bizerte. En revanche, il serait pertinent de se demander si leurs impacts, auraient plus de résonance que les propos « fuités », incendiair­es, de l’ancienne cheffe du cabinet présidenti­el, Nadia Akecha, à l’encontre du président de la République Kaïs Saïed, envers qui elle ne s’est pas du tout, mais alors pas du tout, montrée magnanime. Mettant en danger, de surcroît, dans ses propos pas piqués des hannetons, la sécurité de l’etat. Et celle du chef suprême des armées. Pas besoin de préciser que, pour ce qui est du devoir de réserve, elle pourra repasser, même si elle est encore dans le déni. Idem pour Rachida Ennaiefer. Il faut comprendre que dans cette affaire, pour le moins scabreuse, chacun se prévaut de sa petite revanche personnell­e, à sa façon. C’est-à-dire, dans ce cas de figure, en s’y prenant à la manière d’un éléphant, perdu dans un magasin de porcelaine. Pathétique... Et, pour en rajouter une couche, voilà que Abir Moussi se targue de marcher sur Carthage, avec ses « troupes », le 15 du mois, pour protester. Contre les dernières décisions du président, annoncées, lors de son discours prononcé pour l’aïd, eu égard à la nouvelle marche de l’etat. Et au visage nouveau qu’arborera désormais, une Troisième République qui aurait troqué des oripeaux contre d’autres qui lui siéraient davantage. Après avoir opéré à un « lifting ». Un ravalement de façade en bonne et due forme, que beaucoup appellent de leurs voeux, soit dit en passant, pour corriger le tir. Celui, notamment, de la fameuse constituti­on de 2014 : la « meilleure constituti­on » au monde. Il y a un hic : le service après-vente n’a pas su assurer. Pour autant, s’il est, comme de bien entendu, de son droit de protester, Abir Moussi devrait pour être cohérente avec elle-même, puisqu’elle évoque toujours l’intérêt de la nation, y réfléchir à deux fois, avant de s’aligner sur les vues des islamistes, qui ne rêvent que d’une chose : remonter en selle, en fragilisan­t la posture d’un Kaïs Saïed, qui n’a jamais été aussi isolé que ces derniers jours, où, même ses anciens collaborat­eurs, qui ont pourtant été très proches de lui, se sont détournés de lui en le prenant en grippe. Après l’avoir lâché, d’une façon pas très cavalière. En insultant l’avenir. Qui semble aujourd’hui morose. Sans jeu de mots : il pourrait redevenir rose. Par des chemins de traverse, et même par des raccourcis « trompeurs », Le président de la République pourrait avoir raison contre tout le monde. Il aura raison, en tout cas, et ce n’est, déjà, pas minime : de la vermine islamiste qui a ravagé le pays pendant toute une décennie. Et à qui il n’est pas question de pardonner quoique ce soit. Ni de laisser faire. Ni de laisser passer...

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