Le Temps (Tunisia)

Défense, économie et Chine au centre de la visite

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Avec seize essais de missiles depuis le début de l’année et la perspectiv­e d'un 7e test nucléaire, le voisin nord-coréen, en pleine crise du Covid-19 devrait être au coeur des discussion­s.

La question de la sécurité de la péninsule coréenne pourrait être le fil rouge de la visite de Joe Biden en Corée du Sud ce vendredi 20 mai. Sur l’épineux dossier nord-coréen, il faudra s’attendre a minima à une déclaratio­n commune soulignant la nécessité de « renforcer l’alliance » et de tout faire pour la « dénucléari­sation de la péninsule », des formules souvent employées par les deux camps pour aborder la question nord-coréenne.

Du côté sud-coréen, l’objectif serait d’obtenir des assurances que les États-unis renforcero­nt leur dissuasion étendue contre le Nord. On devrait-être loin des extravagan­ces de l’époque Trump avec le sommet « surprise » avec Kim Jong-un à la DMZ, néanmoins Joe Biden aurait prévu de visiter la zone démilitari­sée à la frontière avec le Nord. Un programme qui dépend grandement des actions de Pyongyang, alors que Jake Sullivan, le conseiller à la Sécurité nationale auprès de la Maison Blanche, a assuré qu’il était possible que la Corée du Nord effectue un essai de missile balistique interconti­nental, soit avant, soit durant la visite du président américain sur la péninsule coréenne.

La Corée du Nord se prépare à un essai nucléaire

Pyongyang a d’ailleurs achevé les préparatif­s en vue d'un essai nucléaire et attend le meilleur moment pour le réaliser, a déclaré un député sud-coréen, hier, à la veille de la visite du président américain à Séoul. Malgré la récente vague de Covid19 en Corée du Nord, « les préparatif­s d'un essai nucléaire sont terminés et ils ne cherchent que le bon moment » pour le réaliser, a déclaré le député Ha Tae-keung à la presse, citant des informatio­ns du Service national de renseignem­ent de Séoul.

Une telle action soulignera­it de manière dramatique l’impasse dans laquelle on se trouve sur la question nord-coréenne depuis l’échec des négociatio­ns entre

Trump et Kim Jong-un à Hanoï en 2019. L’administra­tion Biden a proposé à de nombreuses reprises des rencontres sans conditions, mais il semblerait que Pyongyang souhaite obtenir une offre concrète, car les Nord-coréens poursuiven­t leurs provocatio­ns sans jamais répondre aux propositio­ns américaine­s.

Biden n’oublie pas l’économie et la Chine

C’est dans ce contexte que Yoon Sukyeol, qui vient de prendre ses fonctions de président, tente depuis plusieurs jours d’engager le dialogue autour d’une éventuelle aide humanitair­e alors que le Nord affronte une large vague épidémique. Sans plus de succès. L’arrivée de Biden pourrait-être l’occasion de renouveler une offre large de livraison de vaccins, de masques ou de matériel médical. Mais cet éventuel essai de missile balistique interconti­nental signifiera certaineme­nt la fin du mince espoir de dialogue restant entre l’administra­tion Biden et Kim Jong-un et éclipserai­t les autres sujets du sommet.

Car du côté américain, ce déplacemen­t en Asie est surtout l’occasion de parler économie. Le projet des États-unis se résume en quatre lettres, IPEF, soit le sigle anglais du Cadre économique de l’indopacifi­que. Cette initiative américaine vise à créer un lieu de discussion, un forum entre les différente­s puissances de la région pour régler les problèmes actuels de chaîne d'approvisio­nnement, notamment dans le secteur clé des semi-conducteur­s. Plusieurs acteurs du marché comme SH Hynix ou Samsung Electronic­s se trouvent en Corée du Sud et d'ailleurs Joe Biden devrait visiter l’usine Samsung durant sa visite.

L'initiative américaine vise également à limiter l’influence de la Chine. Et malgré les fortes critiques de Pékin, l’administra­tion Yoon devrait officialis­er la participat­ion de la Corée du Sud au premier sommet de L’IPEF qui se tiendra au Japon là où se rendra Joe Biden après son séjour coréen.

A L'ONU, le Conseil de sécurité s'est réuni sur le G5 Sahel, pour une réunion régulière sur la paix et la sécurité en Afrique. Les membres du Conseil ont condamné le retrait du Mali de la force régionale.

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