Une génération dorée en gestation
Après les deux dernières défaites consécutives face respectivement à l’union Sportive Monastirienne et l’espérance Sportive de Tunis, qui ont été lourdement ressenties dans le camp de l’etoile Sportive du Sahel, au niveau de toutes ses composantes, les observateurs les plus optimistes n’ont mas cru en une réaction d’amour propre des coéquipiers de Mootez Zaddem face au Club Africain, de surcroit dans son fief et devant son public, toujours exceptionnel.
Un pronostic certes pessimiste, mais réaliste. Et ce, pour diverses raisons. Conjoncture financière étouffante, problèmes structurels criards, déficit de confiance au sein du groupe, staff technique qui ne jouit visiblement pas de l’entière confiance de l’entourage du club et d’une large partie du public et deux récentes défaites essuyées devant L’USM( 2-4) et L’EST( 0-1) justifient, en effet, l’évaporation des espoirs pour remporter le titre. Sans oublier l’absence de joueurs-cadres capables de tirer l’équipe vers le haut, notamment dans les moments difficiles, , hormis Aymen Balbouli qui est resté tout de même sur le banc, et les Dhaoui, Jammali, Bouazra, Kechiche.
Abstraction faite du volet foncièrement footballistique, c’est surtout l’état d’esprit exceptionnel qui a animé les coéquipiers de Mohamed Dhaoui (Kristou) lors du sommet de mercredi face à un Club Africain avide, lui aussi, de rachat après la cinglante défaite essuyée devant le Club Sportif Sfaxien. Et c’était nettement visible dès l’entame de la rencontre, puisque les Etoilés étaient les premiers sur le ballon et disputaient pratiquement toutes les séquences du match avec intensité et détermination en s’appuyant sur la fougue remarquable de cette nouvelle vague de jeunes talents étoilés qui voulaient ardemment réaliser un coup d’éclat devant le rival clubiste. Un dessein qui leur permettra de franchir un autre palier dans leur carrière. Par moments, il y avait pas moins de 7 joueurs issus de la même génération, à savoir le trio axial inédit composé de Baligh Jammali, Abderrazek Bouazra et Amine Kechiche, ainsi que Mootez Zaddem, l’un des meilleurs à son poste en championnat, Oussama Abid, Mohamed Dhaoui et Raqui El Aouani.
Mercredi dernier dans l’arène de Radès, cette nouvelle vague de l’etoile a eu le mérite de pouvoir supporter l’impact de l’ambiance électrique, voire survoltée, qu’a créée le public du Club Africain et ils n’étaient nullement intimidés. Bien au contraire, la présence massive du public clubiste leur a paradoxalement donné des ailes en les poussant à se surpasser et à réaliser des dépassements de fonction, histoire de créer la sensation à Radès même.
Ils étaient tous, sans exception, admirables de bravoure, de hargne et, surtout, de solidarité, notamment quand ils n’étaient pas en possession du ballon. Mais, deux éléments sont sortis du lot, à savoir Yassine Amri, une fois de plus décisif, puisqu’il a été l’auteur du but de la victoire, grâce à son opportunisme et sa générosité exceptionnelle dans l’effort parcourant un nombre impressionnant de kilomètres. D’ailleurs, d’après les statistiques enregistrées par le système GPS mis en place pour chaque joueur, Yassine Amri avait parcouru 15 kms face à L’USM, cequi est impressionnant. Ce joueur se profile comme le chef de file et le leader technique de la formation sahélienne depuis le début de la phase du play-off. Le second élément accrédité d’une mention exceptionnelle n’est autre que le jeune attaquant Raqui El Aouani qui a été particulièrement décisif par son « culot », son abattage et, surtout, sa capacité à supporter la pression malgré son jeune âge (19ans). Il a notamment eu le mérite de mettre dans le vent Rami Bedoui avant d’offrir un « caviar » à Yassine Amri qui s’est chargé de loger le cuir dans la cage de Seif Mahouachi. Retenez bien ce nom !
Bref, avec cette précieuse victoire obtenue dans un contexte compliqué, les Etoilés se sont relancés dans la course à une place africaine et, pourquoi pas, décrocher un ticket pour la prochaine campagne de Ligue des champions, bien que mathématiquement, les hommes de Moez Gazzeh sont toujours en course pour le titre suprême. De fait, il va falloir s’armer d’humilité et de persévérance afin d’inscrire dans la durée cette résurrection des jeunes talents étoilés.