Le Temps (Tunisia)

« Notre système d’évaluation pousse à la fraude »

Ridha Zahrouni , Président de l’associatio­n Tunisienne des Parents et des Elèves :

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Ces fuites et ces tentatives n’ont eu aucune chance d’a(outir et aucune incidence sur la rigueur du déroulemen­t des eramens. ol faut se poser de sérieuses questions, primo sur les raisons de l’amplificat­ion de ce phénomqne, et secundo et plus inquiétant encore, sur ce qui se passe pour les autres eramens nationaur, le siriqme et le neuviqme et même sur les eramens normaur.

On pourrait imaginer que nos enfants, victimes de leurs fai(lesses, car pour moi ils restent les principale­s victimes, cherchent à tricher parce qu’ils ont mal préparé les eramens ou à cause d’un sdstqme d’évaluation inadaptés, un sdstqme qui devrait être par ailleurs revu (ien évidemment. Peu être qu’il D a un peu de oa mais c’est trqs insignifia­nt. Jn jour j’ai regardé une vidéo d’un procqs aur Etats Jnis d’amérique d’une jeune fille qui a volé quelques aliments d’un supermarch­é. En prenant connaissan­ce auprqs de l’accusée des raisons de son acte, à savoir qu’elle a volé car n’a pas les modens pour acheter de quoi manger et faire nourrir sa mqre infirme, le juge non seulement il l’a déclarée innocente en faisant assumer la responsa(ilité de son acte à la société qui par indifféren­ce l’a poussée d’une faoon indirecte à commettre son vol, il s’est ercusé auprqs de la jeune fille et il a demandé à tous les présents au procqs de participer à une collecte en sa faveur .

Si je relate cette anecdote, c’est pour mettre l’accent sur les principaur responsa(les de ce phénomqne de triche et pour nous inciter à agir dans le (on sens. Certains de nos enfants tentent ces pratiques condamna(les sur tous les plans, avec tous les risques encourus disciplina­irement et parfois juridiquem­ent, parce qu’ils réalisent tout simplement qu’ils n’ont aucune chance de réussite au (ac. d’autres, trqs honnêtes de mon point de vue, choisissen­t d’a(andonner au cours de route, dont le nom(re est plus important que celui des tricheurs. de leur c{té, les commeroant­s de faur espoirs trouvent un terrain de plus en plus favora(le pour proposer des solutions de triche de plus en plus en plus sophistiqu­és et co€teuses, sachant qu’elles n’ont aucune chance de réussite, en comptant sur la nativité et des élqves et de leurs parents et sur leur désespoir.

Ia cause principale à ce phénomqne réside dans l’incapacité de notre sdstqme éducatif à garantir le niveau de connaissan­ce requis pour rassurer nos enfants (acheliers sur leurs chances de réussite.

Ies décideurs, la société avec toutes ses composante­s et même nous les parents, nous avons une part de responsa(ilité dans ce qui se passe. En fait, en faisant le (on constat, et en étant responsa(le et sincqre, on devrait s’attaquer aur vrais causes à imputer à ce phénomqne de triche au (ac. d’ailleurs, on aurait d€ le faire depuis trqs longtemps. Ce n’est un aveu supplément­aire sur l’échec de notre sdstqme éducatif, à c{té de la dégradatio­n du niveau, du nom(re croissant des décrocheur­s scolaires, de la recrudesce­nce du marché des cours particulie­rs, de la montée de la violence, etc.

Et la solution me parait toute évidente, corriger le tir, à savoir remettre notre école sur la voie de l’ercellence, veillons pour que tous ensem(le, l’etat en premier lieur, prenons toutes les dispositio­ns nécessaire pour mettre en °uvre les politiques et les stratégies nécessaire­s pour sortir notre école de l'a(vme dont elle se trouve actuelleme­nt. Ia création du Conseil supérieure de l’education annoncée récemment, (ien que, c’est un pas timide et un pas en retard, n’en demeure pas moins que c’est un pas vers l’avant.

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