Le déficit commercial passe du simple au double
En dépit de la reprise du rythme des exportations, le déficit commercial s’est élargi au terme des cinq premiers mois de l’année pour atteindre près de 10 milliards de dinars contre 6 milliards de dinars une année auparavant. Un signe alarmant qui confirme la détérioration des déficits jumeaux, lesquels dépasseront selon les dernières estimations de la Banque Mondiale, les 7%. Le défi actuel du gouvernement est de stopper cette hémorragie. Un exercice difficile qui passe inévitablement par la rationalisation des importations.
Selon L’INS, les exportations tunisiennes ont enregistré une hausse de (+25,1%) contre (+24,7%) durant les cinq mois de l’année 2021. Elles ont atteint le niveau de 23283,3 MD contre 18610,5 MD durant la même période de l’année 2021. De même, les importations ont enregistré une hausse de (+35,3%) contre (+16,8%) durant les cinq mois de l’année 2021. En valeur les importations ont atteint 33212,7 MD contre 24551,6 MD durant la même période de l’année 2021. A la suite de cette évolution, le solde commercial s’établit à un niveau de (-9929,4 MD) contre (-5941,1 MD) durant les cinq mois de l’année 2021. Le taux de couverture a perdu 5,7 points par rapport à la même période de l’année 2021 pour s’établir à (70,1%).
La poursuite de la guerre en Ukraine aura des répercussions néfastes sur les équilibres globaux et notamment sur la balance commerciale. La hausse des prix des matières premières, la dépréciation du dinar et la morosité de la demande internationale sont autant de facteurs qui militent pour un creusement du déficit commercial d’ici la fin de cette année fatidique.
Le commerce mondial devra pâtir cette année des effets croisés de la guerre en Ukraine. Au sommet de L’OMC tenu dimanche à Genève, les participants ont mis en garde contre les contrecoups de la guerre sur le libre-échange. Réunis à Genève au siège de l'organisation mondiale du commerce, les 164 ministres du Commerce des pays membres ont tenté de raviver la flamme du mondialisme. La sécurité alimentaire est au coeur des discussions.
En effet, pour faire face à la hausse des prix des matières premières et à la crise céréalière, plusieurs pays dont les Etats Unis et l’inde ont choisi de jouer à l’autarcie et à protéger leurs économies respectives.
Pour la Tunisie et pour faire face à la flambée des prix des matières premières, une limitation des importations s’impose et une révision des accords bilatéraux se fait toujours attendre.