Bedrane, la faute de trop
L'algérien a bien des choses à se reprocher et, après avoir été la cause principale dans l’élimination de l’esperance Sportive de Tunis en Ligue des champions, il récidivé hier en provoquant le penalty clubiste en se faisant subtiliser la balle alors qu’il était le dernier défenseur. En prenant un risque inutile en voulant dribbler un joueur adverse, Abdelkaderbedrane a failli ruiner toute la saison espérantiste. Sans la naïveté des « Rouge et Blanc », la grinta de ses coéquipiers et la maîtrise tactique de Maaloul, qui a su gérer ses troupes, l'issue du derby aurait pu être différente. Abdelkader Bedrane quitte l’esperance par la petite porte et il ne le fait pas élégamment car, non seulement il n’a pas voulu rempiler, mais il est parti en Arabie Saoudite pour signer un nouveau contrat alors que l’équipe était dans le pétrin et avait besoin de tous ses joueurs. C’est normal de commettre des bourdes comme celle d’avant-hier car il avait la tête et les jambes ailleurs.
Dhaouadi en rogne
Zouhaïr Dhaouadi n’a pas manqué une occasion pour contester les décisions arbitrales. L’énergie qu’il a gaspillée en protestant contre chaque intervention de Haythem Guirat aurait pu l’aider à réussir ce qu’il voulait entreprendre. Pour le capitaine clubiste, le deuxième but est entaché d’une faute technique d’où les réserves formulées après le match. En outre, pour lui, l’arbitre n’a fait que sifflet dans un seul sens, évidemment en faveur de l’esperance Sportive de Tunis. Pour conclure, les arrêts de jeu imposés parce que les forces de l’ordre ont utilisé le gaz lacrymogène ont pénalisé son club. C’est peut-être vrai, mais l’esperance était logée à la même enseigne.
Elhouni, la métamorphose
Hamdou Elhouni a disputé un grand match. On l’a vu faire ce qu’il n’a plus fait depuis des mois. Il n’y a pas de secret dans cette métamorphose et c’est certainement son coach Nabil Maaloul qui a su lui parler et trouver les mots qu’il faut pour le motiver. Le Libyen a couronné cette belle prestation par un fort joli but. Le troisième. Le but libérateur qui a permis à L’espérance de terminer le match avec un peu plus d’aisance. Elhouni a encore la possibilité de faire oublier les prestations des derniers mois en récidivant, ce jeudi, devant l’etoile Sportive du Sahel.
Encaisser deux buts en supériorité numérique, impardonnable
Le Club Africain a joué en supériorité numérique pendant un peu plus de soixante minutes. Cela ne l’a pas empêché d’encaisser deux buts. Dans l’absolu, c’est impardonnable et cela est imputable au manque d’expérience de certains joueurs, mais également, et surtout à l’impuissance, de Adel Sellimi de pouvoir contrer Nabil Maaloul sur le plan tactique. Il y a eu plus d’un derby qui s’est soldé par un succès de la formation qui comptait un joueur en moins mais, hier, ce sont certains choix erronés qui ont fait la différence, ainsi que le fait d’avoir encaissé un deuxième but avant la fin des quarante-cinq premières minutes. C’est certainement le tournant du match car, après le but de Coulibaly, nous n’avons presque plus revu les Clubistes.
Un public pas comme les autres
Le public « Sang et Or » a poussé ses joueurs à donner le meilleur de lui-même de la première à la dernière minute. Il a fait une « Dakhla » au début de chaque mi-temps. Il fut, tout simplement, déterminant. Il est en éternel conflit avec les forces de l’ordre et c’est peutêtre son seul tort. A la mi-temps, alors que tout semblait calme, on a vu le virage se vider d’un seul coup et on n’a pas compris pourquoi. Il va sans dire que le gaz lacrymogène a fait son apparition obligeant des dizaines, voire des centaines de personnes, à quitter le stade. Quoi qu'il en soit, l’apport des supporters « sang et or » est indéniable. Ils seront peut-être privés d’assister au dernier match de la saison à Radès contre l’union Sportive de Ben Guerdane. Ils n’auront certainement pas droit à un sursis comme certains clubs…
Adel Sellimi assume
« Cela arrive de perdre un match alors qu’on est en supériorité numérique. Cela étant, l’esperance à été meilleure que nous en deuxième mi-temps. Elle était bien en place et, quand on fait preuve de précipitation comme on l’a fait, cela ne pardonne pas. Encaisser deux buts alors qu’on joue avec un joueur en plus est impardonnable et j’en assume la responsabilité en tant qu’entraineur. En première période, on a bien géré et on a su revenir au score. Il aurait fallu préserver ce nul jusqu’à la fin des premières quarante-cinq minutes, le match aurait eu une autre tournure. Le manque de concentration et le d’expérience nous ont pénalisés. J’ai essayé de changer les choses pour profiter de la supériorité numérique, mais le métier des Espérantiste à l’entrejeu a fait la différence. L’espérance a mieux joué et, même au niveau de l’état d’esprit, il nous a manqué quelque chose. Sinon, et pour ne rien enlever au mérite du vainqueur, on ne peut pas dire qu’on a joué au football lors de la deuxième mi-temps. Trop d’arrêts de jeu et c’est inadmissible pour une Ligue 1. Beaucoup de travail nous attend et j’espère une réaction de la part des joueurs qui soit à la hauteur du club ».
Hors sujet
Adel Sellimi assume la défaite et protège ses joueurs, c’est a son honneur. Un comportement que nous saluons. Mais, au-delà des arrêts du jeu que le public espérantiste n’a pas « commandé » et qui auraient pénalisé le Club Africain, il faudrait surtout mettre en évidence le comportement individuel et collectif des « Rouge et Blanc ». Tous les joueurs sont passés à côté du sujet. On les a rarement vus inquiéter Sedki Debchi et ce ne sont donc pas les changements effectués par Adel Sellimi qui ont précipité la défaite clubiste. Ce qu’il faut dire, c’est qu’on a, rapidement, fait du Club Africain une équipe parfaite. On disait d’elle qu’elle était capable de remporter le doublé. Certains joueurs, des champions en devenir, sont devenus de vrais grandes stars alors qu’ils sont encore en phase d’apprentissage. La défaite d’avant-hier devrait servir aux responsables pour gérer ces jeunes joueurs et leur éviter de se perdre en cours de route.