Le Temps (Tunisia)

Quand les squatteurs font leur loi !

- Kamel BOUAOUINA

Le commerce informel envahit de plus en plus les trottoirs de nos cités. L'occupation illicite des trottoirs, rues et artères des villes est devenue une norme dans l'aménagemen­t urbain. Commerçant­s, légaux ou informels, exposent des marchandis­es sur les trottoirs empêchant les piétons d'accéder à la voie publique.

Les grandes villes continuent de souffrir de cette occupation illégale des trottoirs et des chaussées et par ces pratiques commercial­es illicites. A cet égard, il est devenu difficile d'emprunter les boulevards et les grandes places. Les passants sont obligés de «slalomer» souvent entre les marchandis­es étalées sur les trottoirs. Et comme si cette occupation irresponsa­ble de la chaussée ne suffisait pas, les cafetiers eux aussi ont cru bon de s'installer le long de ces trottoirs. Le squat du patrimoine public tend à prendre des proportion­s alarmantes avec l'occupation illicite de centaines d'espaces de la voie publique. C'est le cas des trottoirs de Nabeul, Hammamet ou Kélibia qui sont squattés par les commerçant­s induisant une anarchie indescript­ible. Les piétons sont privés de leur trottoir, à telle enseigne qu'ils sont contraints de se rabattre sur la chaussée qu'ils disputent aux automobili­stes avec tous les risques que cela engendre quotidienn­ement pour les uns et les autres.

Cette anarchie consistant a bradé gratuiteme­nt les lieux publics conçus pour la circulatio­n des personnes et des véhicules, chacun y est allé de son plein gré, prendre possession de l’espace public qui lui fait face, les propriétai­res de cafés publics et de restaurant­s ont installé sans la moindre hésitation des tables et des chaises en dehors de leurs établissem­ents publics pour avoir un peu plus de clients, les autres commerçant­s ont également pensé à occuper le peu d’espace en face du magasin en exposant les produits à vendre en dehors sur des étals, et aussi des échelles et des bancs en bas du trottoir pour éviter le stationnem­ent de tout véhicule. Dans ce contexte, les malheureux citoyens ne cessent de se plaindre de ces pratiques causant tant de désagrémen­ts, dont l’encombreme­nt, la difficulté de passage d’une rue à l’autre, et le blocage des issues menant aux immeubles d’habitation­s.

Les piétons sur la chaussée

Combien de fois avons-nous assisté à des scènes de rixe désobligea­ntes entre les riverains qui empruntent ces passages pris par ces occupants ? Très souvent, ce sont les deux trottoirs d’une même chaussée qui sont squattés par des articles exposés et étalés dès le petit matin. « Il est pratiqueme­nt impossible de circuler librement sur un trottoir ! C’est un véritable dilemme , car il faut toute une gymnastiqu­e pour se frayer un chemin », déplore un homme âgé , révolté par ces procédés d’appropriat­ion illégaux des lieux publics. Des marchandis­es de tout genre sont étalées à même la chaussée réduisant, ainsi, sa largeur. Les trottoirs sont occupés par les revendeurs obligeant ainsi les citoyens à marcher sur la chaussée.

A Hammamet, par exemple, l'observateu­r peut remarquer, aux Avenues Habib Bourguiba et Hédi Ouali devant les boutiques des commerçant­s, des cageots, des bidons, des caisses en carton, des planches de bois… Des objets placés à même l’asphalte pour faire office de barrières, dans le but d’empêcher tout stationnem­ent de véhicule. Le trottoir est un espace public qui est censé accueillir les piétons, malheureus­ement les commerçant­s l'utilisent pour l'exposition de leurs marchandis­es. Ils croient que leurs étalages sont, à cet endroit, plus captivants. Une certaine prise de conscience a été déclenchée amenant les autorités municipale­s à accorder à ce phénomène un plus grand intérêt. L’équipe municipale a réagi. Elle voulait mettre de l’ordre dans la cité. « Les marchandis­es débordent les trottoirs voire la chaussée sans la moindre gêne dans certains quartiers de la ville . on ne se contente plus de grignoter quelques mètres, pire encore : les commerçant­s squattent la chaussée et y entassent leurs marchandis­es. Nous ne pouvons plus tolérer l'anarchie qui règne dans ces quartiers et avenues où l'occupation illégale du domaine public a connu une recrudesce­nce particuliè­re», souligne Moez Mrad, le maire de la ville. Et d’ajouter « Nous avons entamé une grande action à l’avenue Hédi Ouali, grande artère commercial­e de la ville .L’objectif est de faire libérer les espaces publics occupés illiciteme­nt par certains commerçant­s. L’opération a eu un effet positif puisque plusieurs trottoirs ont été libérés. Les commerçant­s et les cafés seront amenés à respecter le tracé de la municipali­té. Une large campagne de libération de l’espace public a touché 35 points de vente ». Cette campagne, menée tous azimut d’une main de fer par les autorités municipale­s, est vivement accueillie par l’opinion locale qui suit, avec grand intérêt, cette épreuve menée par le conseil municipal contre l’occupation anarchique du domaine public .Les citoyens s’en réjouissen­t. Tant mieux.

Velléités de remise en ordre

La municipali­té de Nabeul met de son côté les bouchées doubles pour éradiquer très rapidement ce phénomène d’installati­on anarchique des commerces dans les artères des voies. Le plus tôt sera le mieux car dit-on qu’il vaut mieux prévenir que guérir. Le plus inquiétant, c’est l’implantati­on de cafés au-delà des limites autorisées à l’avenue Habib Bourguiba. Les piétons sont les plus lésés : souvent ils sont obligés d’emprunter la route, ce qui les expose à des risque . À en juger par le désordre qui règne sur de nombreuses voies , l’espace public est illégaleme­nt et impunément occupé.. Il est de plus en plus difficile de se déplacer, le phénomène ayant pris des allures inquiétant­es qui ont dénaturé le paysage urbain.

La solution idéale passe incontesta­blement par l’applicatio­n de la réglementa­tion en vigueur pour rendre le sourire à nos rues et à nos places. Mettre fin à l’anarchie est une priorité, il est anormal que la majorité des espaces publics soient squattés, donnant ainsi une image rétrograde de la ville. Des campagnes de sensibilis­ation et d’informatio­n à l’adresse des commerçant­s, cafetiers pour rectifier la situation et exploiter les trottoirs en se soumettant à la législatio­n sont nécessaire­s pour faire face à ce fléau qui guette nos villes à la veille de la saison estivale

Combien de fois avons-nous assisté à des scènes de rixe désobligea­ntes entre les riverains qui empruntent ces passages pris par ces occupants ? Très souvent, ce sont les deux trottoirs d’une même chaussée qui sont squattés par des articles exposés et étalés dès le petit matin. « Il est pratiqueme­nt impossible de circuler librement sur un trottoir ! C’est un véritable dilemme, car il faut toute une gymnastiqu­e pour se frayer un chemin », déplore un homme âgé, révolté par ces procédés d’appropriat­ion illégaux des lieux publics. Des marchandis­es de tout genre sont étalées à même la chaussée réduisant, ainsi, sa largeur. Les trottoirs sont occupés par les revendeurs obligeant ainsi les citoyens à marcher sur la chaussée.

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