Le Temps (Tunisia)

Une empreinte citoyenne...

- Samia HARRAR

Il y a quelque chose qui pourrait interpelle­r, d’emblée, tous ceux qui, d’année en année, et cela depuis 1986 (année de sa naissance), s’intéressen­t, en le suivant de près, ou en y participan­t, le Marathon Comar de Tunis-carthage. Sans jamais déroger au rendezvous. Et sans que leur enthousias­me, à l’égard de cet évènement sportif, qui a ses propres adeptes comme il a ses codes et sa philosophi­e, ne soit entamé d’un iota. Pourquoi ils continuent d’y prêter attention et pourquoi ils ne s’en sont pas détournés au profit d’autres évènements du même acabit, qui pourraient être aussi fédérateur­s pour tous ceux qui sont férus de sport ?

La réponse est dans la question. La fidélisati­on. Et l’objectif d’excellence. Puis, sans doute un credo, et pas des moindres : la persévéran­ce. Un peu comme la fable « Le lièvre et la tortue » de Jean de La Fontaine. A laquelle l’on pourrait tout de même changer un détail ou deux pour être dans le ton. En inversant, peut-être, car s’il faut partir à point, il faut courir aussi. Pour être dans les temps...

Le 4 décembre 2022, ils seront ; sans doute, un peu plus de 5000 athlètes (les organisate­urs tablent sur une participat­ion plus conséquent­e cette année) à parcourir le fameux « circuit », qui emmènera les plus performant­s au « podium », dans les quatre catégories délimitées à cet effet. A savoir, le Marathon, le Semimarath­on, la Course pour tous et le Kids Marathon. Aux côtés de coureurs d’élite de facture internatio­nale, les athlètes, qu’ils courent en amateurs ou en profession­nels, qu’ils soient Tunisiens ou étrangers, seront, sans nul doute, affublés d’un même esprit : celui de la fête. Car le Marathon de Tunis-carthage, c’est d’abord un évènement sportif, mais s’ouvrant sur d’autres dimensions puisqu’il prend les allures d’une fête, qui a pour cadre Tunis, c’est à dire le visage d’une ville, c’est à dire le visage d’un pays.

Un événement labélisé

Autant dire que c’est une manière d’inciter, par le biais du sport, à la découverte d’une Tunisie, dont le Marathon « COMAR », qui est enregistré sur le calendrier national tunisien de la FTA, grâce aux efforts conjugués de tous ses actants, s’est « internatio­nalisé » depuis trois ans en obtenant le label « bronze » de la Fédération internatio­nale d’athlétisme (World Athletics) depuis 2019. Ce qui « booste » naturellem­ent l’engouement des athlètes étrangers pour y participer, sachant que son « label » à l’internatio­nal est, en soi, une garantie. Puisqu’il signifie l’engagement des organisate­urs à toujours respecter - ce qu’ils ont fait en amont, depuis 1986, en s’améliorant au fur et à mesure - tout ce qui est stipulé dans le « cahier de charges » qui y prévaut. Cela étant, et comme le précisera Lotfi Ben Haj Kacem, président du comité d’organisati­on du Marathon COMAR de Tunis-carthage, l’engagement est tel, que même la « pandémie » n’a pas pu empêcher la manifestat­ion de se tenir en 2020 et 2021, sous forme d’éditions « virtuelles », c’est à dire décentrali­sées, afin de ne pas rompre le « fil ». Et il convient de rappeler qu’en 2021, le Marathon a eu pour « maîtresmot­s » : courons pour l’environnem­ent, en partenaria­t avec l’associatio­n « Tounes clean up », en guise d’encouragem­ent à reboiser des forêts incendiées. C’est dans cette perspectiv­e, et sous ces auspices hautement écologique­s et dans leur dimension citoyenne, que cette 35ème édition est placée sous le thème : « Courons pour une Tunisie verte ». Avec un geste simple, mais qui est très porteur : 1 dinar collecté signifie un arbre planté. Compte tenu du fait que l’édition 2021 a permis de collecter des fonds pour planter 20 623 arbres dans des forêts incendiées, l’on comprendra aisément que l’enjeu en vaut largement la chandelle. Alors, à vos marques, prêts…

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