Le Temps (Tunisia)

La Tunisie, étalon d'or de Yennenga, grâce à «Ashkal»

Six prix obtenus au total

- Zouhour HARBAOUI

Le rideau est tombé sur la 28e édition du Festival panafricai­n du cinéma et de la télévision de Ouagadougo­u (Fespaco/burkina Faso). Cette année, c'est une véritable victoire pour le cinéma tunisien pour le prix suprême, à savoir l'etalon d'or de Yennenga a été remporté par un long métrage de fiction tunisien, et ce, pour la première fois dans l'histoire du Fespaco.

Six prix pour notre pays

C'est «Ashkal» de Youssef Chebbi, pour «sa rigueur extrême» et son «travail qui sort de l'ordinaire», qui a décroché ce fameux sésame convoité, cette année, par 15 films, dont deux tunisiens, puisque le long métrage d'erige Sehiri, «Sous les figues», était, également en compétitio­n. D'ailleurs, ce dernier a obtenu les prix de meilleure interpréta­tion féminine (pour l'ensemble des jeunes actrices) et de meilleure interpréta­tion masculine (pour l'ensemble des jeunes acteurs).

C'est au total six prix qu'a obtenu notre pays grâce à une nouvelle génération de cinéastes et d'acteurs. En effet, outre les deux prix pour «Sous les figues», et l'etalon d'or de Yennenga à «Ashkal», ce dernier a également obtenu le prix du meilleur son. Le cinquième prix, et non l'un des moindres, est le Poulain d'or du documentai­re court métrage qui a été attribué à Lotfi Achour pour son film «Angle mort». Quant à «Kendila» de Nadia Rais, il a obtenu le premier prix court métrage de film d'animation. Ce n'est pas une première victoire pour Nadia Rais, c'est une autre victoire, puisque la réalisatri­ce avait obtenu le même prix pour son oeuvre «Briska» au Fespaco 2019.

Rappelons qu'il y avait six oeuvres tunisienne­s en compétitio­n, toute catégorie confondue, puisque «Géologie de la séparation» de Yosr Gasmi et Mauro Mazzocchi était en lice pour le prix documentai­re long métrage, et «Trafic/chakchouka» d'iheb Abidi de

«Mal coeur»...

Notons que notre pays était, également, présent à travers la productric­e Lina Chabanne qui faisait partie du comité de sélection des films à concourir, et la productric­e Dora Bouchoucha qui a présidé le jury fiction long métrage. Cette dernière a déclaré, lors de la cérémonie de clôture, qu'elle ne pouvait pas s'adresser aux présents sans parler de ce qui se passe en ce moment même en Tunisie et qui l'attriste profondéme­nt. Elle a cité, pour exprimer ce qu'elle ressentait, Frantz Fanon : «La délivrance des complexes de haine ne sera obtenu que si l'humanité sait renoncer au complexe de boucs émissaires», ajoutant qu'elle était honorée par le Burkina Faso qui a reconnu son engagement auprès du Fespaco depuis des années. Elle a réitéré cet engagement en citant Thomas Sankara (ancien président burkinabè) qui avait dit «Nous ne pouvons laisser à nos ennemis d'hier et d'aujourd’hui le monopole de la pensée, de l'imaginatio­n et de la créativité». Elle a, également, déclaré que «beaucoup déjà voulaient diviser l'afrique du Nord et l'afrique subsaharie­nne. L'afrique est unique et indivisibl­e. Nous avons beaucoup de similarité­s. Dans la même famille, il y a des différence­s. Et j'espère que les choses vont rentrer dans l’ordre. La Tunisie, ça n'a jamais été ça. Je n’arrive même pas à parler tellement j'ai mal au coeur»...

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l'institut supérieur des arts multimédia de La Manouba (ISAMM) était en compétitio­n dans la section «Films des écoles africaines de cinéma».

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