L'ATFD se solidarise et parle de «harcèlement et de menaces d'arrestation»
« … on va lancer toute une série d’actions de solidarité avec Bochra qui a lutté en toutes circonstances pour l’état d’égalité et contre la corruption … Nous sommes toutes solidaires avec elle et prêtes à défendre sa carrière dont nous sommes fières … », lit-on dans le texte de l’appel au rassemblement de solidarité. En fait, certaines sources indiquent que ce qui a été qualifié « d'implication de Belhadj Hamida » dans ce que l'on appelle « affaire du complot contre la sûreté intérieure de l'état » est basé sur la déposition d'un témoin qui avait dit que « dans le contexte des informations reçues par l'une de ses connaissances résidant en Belgique, il a appris que Bochra Belhadj Hamida joue le rôle de liaison et de communication entre la partie française et le mouvement d'ennahdha ». Après avoir circulé sur les réseaux sociaux, ces données ont fait rigoler une grande partie des internautes qui ont considéré ce ne pouvait pas être vrai avec une militante comme elle. En cherchant des explications crédibles, d'autres ont prudemment interagi avec le sujet. Les mêmes sources indiquent qu'une capture d'écran d'une discussion Facebook entre Bochra Belhadj Hamida et l'activiste Chaima Issa a joué un rôle dans « cette implication ». Dans cette discussion capturée, Bel Hadj Hamida et Issa parlent d'un produit cosmétique (précisément une crème de jour et de nuit) et rien d'autre ! Reste à savoir : Quels sont les indices de culpabilité dans cette discussion d'après les individus ayant diffusé cette capture sur les réseaux sociaux comme preuve ?
Dans le même contexte, l'association Tunisienne des Femmes Démocrates a publié lundi soir un communiqué notant que son ancienne présidente Bochra Belhadj Hamida fait face à « un harcèlement psychique, des menaces d'arrestation et de poursuites pénales ». Tout en soulignant que ce fait s'inscrit dans le cadre de « la vague d'arrestations et de harcèlement ayant touché plusieurs politiques, journalistes, des syndicalistes, certaines militantes de l'association des femmes démocrates et de nombreux activistes dans la société civile », L'ATFD a indiqué, dans son communiqué, que Belhadj Hamida a été harcelée lors de son départ de la Tunisie le 28 février 2023.
« … Face aux conséquences catastrophiques de la crise économique désormais acharnée pour les catégories les plus fragiles et vulnérables de femmes et des jeunes, et au lieu d’aborder les vrais problèmes des citoyens et citoyennes et de revenir vers les solutions participatives afin d'éviter ces conséquences et pour éviter aussi la confusion au niveau de la diplomatie étrangère, on suit une politique systématique de restriction des libertés, qui commence par des distorsions et des accusations gratuites sur les réseaux sociaux, passent ensuite à la diffusion des rumeurs et des menaces et finissent par l'arrestation de plusieurs personnalités politiques, syndicales et civiles … », c'est ce qui ressort du texte du communiqué récemment publié par L'ATFD.
L'association Tunisienne des Femmes Démocrates a appelé, en outre, à la « préservation et à la consolidation des libertés publiques et individuelles » et au retrait du décretloi 54 menaçant, d'après ses mots, la liberté de l'expression, et a également exigé le respect du droità l'opposition ,à la différence, le droit de réunion, d’expression, de travail syndical et le droit à des procès équitables.
Pour rappel, Bochra Belhadj Hamida était présidente de l'association Tunisienne des Femmes Démocrates de l'année 1995 jusqu'à 2001. Avocate à la base et ayant vécu diverses expériences politiques, Bochra Belhaj Hamida a également présidé la Commission des libertés individuelles et de l'égalité ( COLIBE ) établie par l'ancien Président Beji Caied Essebsi en 2017. D'ailleurs, cette responsabilité, et notamment la proposition de réforme de l'héritage entre hommes et femmes, lui a valu toute une campagne d'attaques et de diffamations. À un certain moment, Belhadj Hamida était lynchée sur les réseaux sociaux dans le contexte de ses positions appuyant les principes de la défense des droits des femmes et l'égalité effective entre les femmes et les hommes.