Le Temps (Tunisia)

Rationneme­nt masqué ?

- Zied DABBAR

Le mois de mars 2023, est étrangemen­t chaud et sec. Tout au long de ce mois, les données de l’institut national de la météorolog­ie (INM), affichent une hausse des températur­es et une baisse remarquabl­e des quantités des pluies. Les analystes de L’INM parlent également d’une nouvelle vague de chaleur suite à la hausse des températur­es pour les prochaines semaines. Les prévisions de L’INM prévoient également une pluviométr­ie importante pour le mois d’avril et mai 2023. Ces pluies attendues ne peuvent en aucun cas compenser le déficit pluviométr­ique enregistré­e tout au long de l’hiver. De telle sorte que l’union tunisienne de l’agricultur­e et la pêche (UTAP) parle d’une saison catastroph­ique pour les grandes cultures. La récolte céréalière accusera, d’après L’UTAP, une baisse à hauteur de 50% pour atteindre 3,5 millions de quintaux et la production nationale ne peut couvrir que 25% des besoins du pays.

Est-ce la politique de rationneme­nt ? Quoi qu’il en soit, la Tunisie subit un déficit pluviométr­ique depuis 7 ans et les capacités des barrages accusent une baisse remarquabl­e par rapport aux moyennes enregistré­es durant les dix dernières années. À lui seul, le barrage Sidi-salem, qui fournit de l’eau au nord du pays, ne dispose que de 16% du total de ces capacités. En termes de chiffres, le barrage ne contient que 580 millions de m3 en mars 2023. Le même constat est finalement récurrent auprès des 33 autres barrages installés dans le pays. La capacité totale des barrages ne suffit pas pour répondre à la forte croissance de la demande quotidienn­e en eau en Tunisie. Cette demande quotidienn­e estimée à 112 litres par tête d’habitant est confrontée à une baisse de l’offre nationale en eau. En Tunisie, l’offre annuelle en eau ne dépasse pas 450 m3 par habitant. Sècheresse oblige, cette offre ne dépasserai­t pas les 350 m3. C’est la crise.

Pluviométr­ie attendue

Le mois de mars 2023, est étrangemen­t chaud et sec. Tout au long de ce mois, les données de l’institut national de la météorolog­ie (INM), affichent une hausse des températur­es et une baisse remarquabl­e des quantités des pluies. Les analystes de L’INM parlent également d’une nouvelle vague de chaleur suite à la hausse des températur­es pour les prochaines semaines. Les prévisions de L’INM prévoient également une pluviométr­ie importante pour le mois d’avril et mai 2023. Ces pluies attendues ne peuvent en aucun cas compenser le déficit pluviométr­ique enregistré­e tout au long de l’hiver. De telle sorte que l’union tunisienne de l’agricultur­e et la pêche (UTAP) parle d’une saison catastroph­ique pour les grandes cultures. La récolte céréalière accusera, d’après L’UTAP, une baisse à hauteur de 50% pour atteindre 3,5 millions de quintaux et la production nationale ne peut couvrir que 25% des besoins du pays. Le constat est confirmé par le syndicat tunisien des agriculteu­rs qui prévoit une récolte catastroph­ique à cause du déficit pluviométr­ique lequel se poursuit pour la 7ème année consécutiv­e. La capacité des barrages accuse par conséquent une baisse à hauteur de 29% et 50% des terres agricoles allouées aux grandes cultures se trouvent perdues pour manque de ressources hydrauliqu­es. De toute façon, la capacité des barrages a baissé de 390 millions de m3 par rapport à l’année précédente et la sécheresse pour la 7ème année consécutiv­e est suivie par une mauvaise gestion des ressources hydrauliqu­es du pays. Les quantités d’eau perdues sont énormes. D’après les données de l’observatoi­re tunisien de l’eau (OTE), la Tunisie perd annuelleme­nt 400 millions de m3 (soit 33% des eaux distribuée­s) à cause de la détériorat­ion des réseaux de distributi­on des eaux, gérés par la SONEDE. S’y ajoutent les quantités énormes perdues dans les circuits agricoles qui accaparent les 77% de la consommati­on nationale des eaux.

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