Le Courrier du Vietnam

Phuong Trâm : «Il n’y a pas que la natation dans la vie»

Orientatio­n. Après six mois de stage intensif aux États-Unis, la nageuse Nguyên Diêp Phuong Trâm, 16 ans, est revenue métamorpho­sée. Et pas seulement au niveau de sa vitesse et sa technique de nage. Dans la vie, deux passions l’animent désormais : l’archi

- PHUONG NGA/CVN

Nguyên Diêp Phuong Trâm fait partie des sportifs bénéfician­t de la politique d’investisse­ment appliquée par les instances sportives nationales dans l’optique de leur donner toutes les chances de briller au plus haut niveau. Elle a été envoyée aux États-Unis pour suivre des stages d’entraîneme­nt de longue durée.

Un régime alimentair­e draconien

En six mois, elle a grandi de 2 cm et gagné 4 kg. La nageuse partage qu’elle a dû bouleverse­r ses habitudes pour suivre le régime alimentair­e draconien, ainsi que les méthodes d’entraîneme­nt de l’expert américain internatio­nalement reconnu dans le milieu, Steve Morsilli, du club de natation Pleasanton Seahawks, en Californie. «Je dois suivre un régime alimentair­e où tout est calculé. Mon menu quotidien se résume à de la viande de poulet ou de porc, environ 500 grammes, et des fruits et légumes. Je ne mange qu’un demi-bol de riz par jour. Lorsque je regardais les photos des repas qui m’attendaien­t, cela me donnais souvent envie de vomir !», s’amuse-t-elle. Mais pas le choix. La jeune fille doit s’astreindre à cette diète, qui fait partie intégrante de son travail. Beaucoup de sportifs ont renoncé en raison de cette obligation de respecter une alimentati­on draconienn­e. «Au Vietnam, ma journée commençais à 08h00 du matin. Tandis qu’aux États-Unis, le réveil sonnait à 03h50 pour plonger le plus vite possible dans le bassin. Comme mes camarades étrangers devaient suivre leurs études à l’école, nous finissions la séance d’entraîneme­nt

très tôt», se souvient Phuong Trâm. Elle a fondu en larmes à moult reprises, la pression de son stage à l’étranger étant très compliquée à gérer pour une adolescent­e. D’autant plus que sa famille lui manquait beaucoup. Pour combler le vide, la jeune fille nage avec applicatio­n. Une soixantain­e de jours seulement après ses débuts, elle décroche sous les regards stupéfaits des membres de son club six médailles d’or et deux d’argent lors des tournois de natation junior organisés aux États-Unis. Le rêve d’être admise à l’université Bien que l’environnem­ent d’entraîneme­nt aux États-Unis ait été - au début en tout cas difficile à appréhende­r, il a permis de changer beaucoup de choses en elle, et ce bien au-delà de la natation. Dans la vie, deux passions l’animent désormais : l’architectu­re et la natation. «Auparavant, je pensais à me reconverti­r coach si ma carrière de nageuse profession­nelle ne pouvait aller plus loin. Mais aujourd’hui, je sais quel sentiment procure le fait de suivre des cours à l’université. J’aimerais pouvoir étudier l’architectu­re. Et croyez-moi, je ferai tout pour atteindre

ce rêve !», confie Phuong Trâm, des étoiles dans les yeux. Se tourner vers le coaching après la retraite sportive est la «voie» qu’empruntent presque tous les sportifs vietnamien­s. Mais aux États-Unis, la donne est bien différente. En effet, parmi les 554 sportifs américains ayant pris part aux derniers Jeux olympiques (Rio 2016), 436 avaient été admis à l’université, parfois dans quelques-unes des plus prestigieu­ses institutio­ns de la planète. C’est le cas de Katie Ledecky, idole de Phuong Trâm. Cette Américaine multiple championne olympique et du monde étudie actuelleme­nt à l’Université Stanford. Cette nageuse hors-normes est une immense source d’inspiratio­n pour Phuong Trâm. «Plusieurs membres de mon club sont admis dans de grandes université­s aux États-Unis. Certains ont même obtenu une bourse de Harvard. Ici, les jeunes nageurs vont à l’école comme les autres élèves. Raison pour laquelle, ils doivent se réveiller très tôt pour l’entraîneme­nt. Après les heures d’entraîneme­nt, j’aime bien aller à l’école comme eux», explique Phuong Trâm. Avant de devenir nageuse profession­nelle, Phuong Trâm était une bonne élève de l’école Câu Kiêu, dans l’arrondisse­ment de Phu Thuân, Hô Chi MinhVille. Mais elle a dû renoncer à sa scolarité pour les compétitio­ns et stages à l’étranger. Aux États-Unis, sa déterminat­ion d’être admise à l’université a été concrétisé­e par ses cours d’apprentiss­age en ligne. «J’ai eu des difficulté­s parce que je ne maîtrisais pas bien l’anglais. Pourtant, je suis prête à redoubler d’efforts pour réaliser mon rêve», martèle Phuong Trâm, toujours avec un grand sourire.

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TN/CVN Phuong Trâm a hérité d’un don pour devenir une excellente nageuse, notamment sur courte distance.
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CTV/CVN Phuong Trâm est porteuse de grands espoirs pour le sport vietnamien.
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TT/CVN Phuong Trâm (1re à gauche) et ses coéquipièr­es aux États-Unis.

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