Le Courrier du Vietnam

Amour et mariage des Vietnamien­s...

- THUY HÀ/CVN

et le dernier, le rite le plus solennel et le plus important de tous : le Thân Nghinh ou Vu Quy, le mariage proprement dit. Il y avait aussi une cérémonie supplément­aire que les deux familles nommaient Nap cheo, durant laquelle elles donnaient une somme d’argent au village pour la constructi­on de chemins ou l’entretien de la maison commune et des pagodes et/ou temples, dont le montant était décidé par la population, sachant que, bien évidemment, cette somme pouvait être (bien) plus élevée si la mariée était d’un autre village. De nos jours, les rituels importants d’un mariage traditionn­el sont encore réalisés, mais beaucoup choses ont été simplifiée­s pour convenir davantage à une société moderne. Le Docteur Trân Trong Duong regrette que les Vietnamien­s n’aient pas conservé complèteme­nt leurs traditions de mariage. «Dans la vie moderne, les Vietnamien­s ont perdu beaucoup de pratiques de mariage. Par exemple, dans le passé, lorsque la mariée arrivait dans la maison de la famille de son époux, une personne frappait un pilon dans le mortier car on considérai­t le pilon et le mortier comme un symbole de fécondité et de prospérité». Ou «La mèreloi devait se cacher avant l’arrivée de la mariée pour prévenir les désaccords ultérieurs. Aujourd’hui, de nombreux rituels sont ignorés parce qu’ils ne conviennen­t pas à la vie moderne, mais je pense que les cérémonies de mariage sont bien moins amusantes», ajoute-t-il. Le mariage devrait être l’un des événements les plus heureux de la vie de chacun. Mais, dans une société sous l’influence du Confuciani­sme, le rôle des femmes n’est pas apprécié. «Je crois que chaque être humain veut se marier à celui qu’il aime. Mais, au moment où la société vietnamien­ne étudiait le Confuciani­sme dans le cadre d’un régime politique de nature féodal, les gens ne considérai­ent pas le mariage comme un symbole d’amour, mais comme une union de deux individus pour le bien commun de leurs familles», selon le Docteur Duong.

Des changement­s pour suivre la modernité

«Les époux étaient obligés de s’acquitter de leur devoir envers la famille en donnant naissance à un garçon pour maintenir la continuité de la ligne familiale, c’est-à-dire des ancêtres. Cette idée périmée d’avoir besoin d’un fils est profondéme­nt ancrée dans la société et est encore trop largement suivie aujourd’hui», remarque-t-il. De même, Nguyên Kim Nhu croit que la jeune génération doit jouer un rôle pionnier pour faire évoluer ce qui n’est pas adapté à une société moderne. L’acceptatio­n des mères célibatair­es, concubinag­e du et du mariage homosexuel est l’expression d’une ouverture, d’une justice et de respect des individus, à commencer des droits des femmes dans le cadre de la famille comme, plus généraleme­nt, de la société. «Dans une société traditionn­elle, une femme devait être fidèle à son mari, mais celui-ci pouvait avoir autant de femmes qu’il souhaite. La femme était désavantag­ée et restait passive. Beaucoup de familles étaient si pauvres qu’elles devaient littéralem­ent vendre leurs filles pour de l’argent. En revanche, la société moderne témoigne de nombreux progrès, et notamment d’une affirmatio­n de la femme sur le plan familial comme profession­nel». «Nous pouvons regarder notre passé et décider de ce qui doit être conservé et ce qui doit être changé. La culture est quelque chose qui évolue constammen­t. Ce qui est nouveau aujourd’hui sera ancien demain. Il faut changer pour s’améliorer», conclut-elle.

 ?? Duy Hiêu/CVN ?? De nos jours, les jeunes ont plus de liberté pour se rencontrer et se choisir.
Duy Hiêu/CVN De nos jours, les jeunes ont plus de liberté pour se rencontrer et se choisir.

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