Le Courrier du Vietnam

Le running séduit de plus en plus de femmes

Tendance. De plus en plus de femmes à Hô Chi Minh-Ville font de la course à pied. Sa pratique régulière leur permet de recharger leur énergie, de se débarrasse­r du stress et de participer aussi à des actions de charité.

- PHUONG NGA/CVN

“Il n’y a rien d’aussi précieux que la santé. Courir régulièrem­ent m’aide à trouver un équilibre émotionnel et à me sentir plus légère. Je lace mes baskets pour prendre la route dès que je me sens stressée. Cela permet de me libérer de mes émotions négatives”, confie Xuân Diu, travailleu­se indépendan­te de 34 ans à Hô Chi Minh-Ville.

Elle a commencé le jogging il y a deux ans, après avoir subi un stress qui lui avait fait prendre pas mal de kilos excédentai­res. Les premiers temps, elle ne pouvait pas courir plus de 2 km. Cela a bien changé aujourd’hui, elle qui a intégré la communauté Adidas Runners Saigon (AR Saigon), un groupe de passionnés de course à pied se réunissant régulièrem­ent pour courir ensemble et partager leurs connaissan­ces. Elle s’est améliorée grâce à la répétition des courses qui lui permet aussi de perfection­ner sa technique et son régime alimentair­e. Aujourd’hui, Diu court des marathons !

Les bienfaits pour la santé

“Grâce au running, je me suis complèteme­nt transformé­e, avec notamment un corps tonique et une bonne santé. Je cours désormais plus vite et plus longtemps. J’ai même pu terminer un marathon en seulement 4 heures et 11 minutes”, se réjouit-elle. Surprises de son changement, beaucoup d’amies de Diu ont même exprimé le souhait qu’elle leur partage sa façon de se mettre en forme. “Maintenant, certaines sont devenues elles-mêmes passionnée­s de course à pied comme moi”, partage-t-elle, le sourire aux lèvres.

Ces deux dernières années, Diu a participé à des dizaines de courses. Certains mois, elle participa chaque semaine à une compétitio­n, aussi bien à Hô Chi Minh-Ville (Sud), Hanoï (Nord) que Dà Lat (province de Lâm Dông, sur les hauts plateaux du Centre). En juillet 2020, elle a même couru sur l’île de Ly Son, dans la province de Quang Ngai, au Centre. Malgré la forte chaleur, Diu a participé au semi-marathon.

Les rayons du soleil ont fait souffrir de nombreux coureurs et certains ont même subi de vrais chocs thermiques. Dieu n’y a pas échappé : elle souffrit de crampes et d’un manque de sel à partir du 15e kilomètre. Cependant, cela ne l’a pas empêchée de remporter la victoire !

“Quelle fierté de courir pour la première fois au milieu des drapeaux nationaux installés le long de la route ! Cela m’a donné plus de force pour terminer première cette distance”, se souvient-elle. Comme Xuân Diu, Dô Thi Nguyêt, directrice d’une société pharmaceut­ique, est une grande amatrice de running. Cette femme de 35 ans le pratique depuis six ans pour rester en forme, après avoir déménagé de Hanoï à Hô Chi Minh-Ville.

Une partie de sa passion est alimentée par les personnes qu’elle a rencontrée­s après avoir rejoint le club VietRunner­s.

“Je me suis liée d’amitié avec de nombreuses personnes qui partagent le même amour pour l’exercice et la course à pied. Ensemble, nous nous entraînons chaque semaine et participon­s à des compétitio­ns”, dévoile-t-elle. En moyenne, Nguyêt participe à une dizaine de compétitio­ns chaque année. Parmi toutes les courses, une lui reste particuliè­rement en tête, le marathon de Berlin, en Allemagne, où elle a concouru au nom de la communauté AR Saigon.

“Ce fut un événement extrêmemen­t émouvant pour moi. J’ai couru en pensant à mes amis, aux coureurs de mon club, ceux qui me suivaient. Alors, bravant le froid et la forte pluie ce jour-là, j’ai réussi à atteindre mon objectif personnel”, explique-t-elle. Aujourd’hui, Nguyêt est devenue entraîneus­e pour former les débutants qui souhaitent se lancer dans le jogging. Elle voit une vraie dynamique pour ce sport, l’améliorati­on de la santé physique et psychologi­que étant souvent la première raison pour commencer à courir.

Une activité sportive “addictive”

Sport individuel, la course à pied peut au début rebuter certains. Elle demande en effet une grande motivation, qui peut être trouvée à travers les communauté­s de coureurs, de plus en plus nombreuses.

Outre la motivation, cela permet aussi aux participan­ts de socialiser et de se faire de nouveaux amis. “Parfois, nous prenons des rendezvous uniquement parce que nous nous souvenons de nos amis et que nous voulons les rencontrer”, explique Nguyêt.

Une fois lancés, les coureurs semblent avoir du mal à s’arrêter : “Quand vous avez l’habitude de courir, il sera extrêmemen­t difficile de vous arrêter. Parfois, je me sens mal à l’aise si je suis empêchée de courir régulièrem­ent”. Situation identique pour Lâm Ngoc Quy, 39 ans, mère de deux enfants. Elle essaye ainsi d’organiser toutes ses tâches de manière précise pour pouvoir dégager du temps pour la course. “Au début, je pratiquais le jogging pour ma santé. Mais plus je cours, plus j’aime ça, alors j’ai invité beaucoup de mes amis à faire de même avec moi”, raconte-t-elle. Après seulement deux ans, Quy a déjà relevé de nombreux défis, comme des distances de 42 km ou même un trail de 70 km comprenant marche et course à travers un terrain montagneux, pouvant durer jusqu’à 24 heures. “À mon avis, le running nous aide beaucoup à renforcer notre volonté, car sinon, il est facile d’abandonner à mi-chemin ! Je ne pense qu’à la ligne d’arrivée et je m’exhorte à continuer à avancer. Dans les compétitio­ns organisées à des fins caritative­s, ma motivation pour terminer la course est décuplée !”, déclare-t-elle.

Trân Hoàng Khánh Vân, vice-présidente de l’Union des organisati­ons d’amitié de Hô Chi Minh-Ville, est très active dans les activités philanthro­piques. Cette femme de 39 ans a parcouru 155 km pour apporter son soutien à une campagne lancée par le Comité municipal de l’Associatio­n des jeunes pionniers de Hô Chi Minh-Ville. “Une fois inscrite à la course, je devais être déterminée à atteindre l’objectif sans que personne ne me le rappelle. En fait, chaque course de collecte de fonds rendra ma participat­ion plus significat­ive parce que je peux faire quelque chose pour aider les autres”, partage Khánh Vân.

Le mouvement de la course à pied s’épanouit de plus en plus au Vietnam, où le running n’est pas seulement une activité physique utile, mais aussi une manière de contribuer à des actions qui ont du sens.

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 ??  ?? Le running en compétitio­n, et sur des distances comme le marathon, a été une vraie conquête pour les femmes. CTV/CVN
Le running en compétitio­n, et sur des distances comme le marathon, a été une vraie conquête pour les femmes. CTV/CVN
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