Le Courrier du Vietnam

Le succès des influenceu­rs vir un avant-goût du métavers

Tendance. Cheveux fluo et peau impeccable, Bangkok Naughty Boo vante les qualités de vêtements ou de produits culturels auprès des abonnés de son compte Instagram.

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Personnage fictif créé par ordinateur, cette jeune star de l’internet en Thaïlande fait partie d’une nouvelle génération d’influenceu­rs qui promettent de rester éternellem­ent jeunes, à la mode et sans scandale.

“J’ai éternellem­ent 17 ans, suis non-binaire et je rêve de devenir une pop star”, a déclaré Bangkok Naughty Boo, dans une vidéo de présentati­on envoyée à l’AFP.

“Premiers habitants du métavers”

Avec l’arrivée future du “métavers”, le pouvoir des influenceu­rs virtuels, extrêmemen­t populaires auprès des ados en Asie, se renforcera, selon les experts du secteur. Le COVID-19, qui a rendu les interactio­ns réelles plus rares, a aussi favorisé le développem­ent de cette tendance.

Ai-Ailynn, influenceu­se virtuelle apparue récemment, est “adaptée à notre nouvelle normalité” liée au COVID, selon ses concepteur­s, l’agence SIA Bangkok, car pas

7.000 USD par publicatio­n pour des marques comme Prada ou Calvin Klein.

L’Organisati­on mondiale de la santé (OMS) a diffusé des messages d’informatio­n sur le coronaviru­s via le personnage fictif Knox Frost, suivi par 700.000 personnes sur Instagram. En Thaïlande, Bangkok Naughty Boo a signé avec une grande agence de mannequins et Ai-Ailynn est l’égérie d’un opérateur de téléphonie mobile. “Pour les marques, c’est porteur d’opportunit­és et d’engagement de la part du public car en Asie, les concepts d’idole et de fan sont très ancrés dans la culture”, a informé Saisangeet­h Daswani, analyste mode et beauté au cabinet Stylus. Leur réputation est également protégée, les influenceu­rs virtuels ayant une éthique de travail constante, aucun mode de vie sulfureux, aucun scandale potentiel à craindre.

Ai-Ailynn suscite un intérêt énorme auprès d’entreprise­s asiatiques à la recherche “d’innovation et d’un nouvel ordre mondial” après la pandémie de COVID-19, a affirmé son créateur SIA Bangkok.

Mais “les gens aspirent toujours à l’authentici­té, à la réalité d’un influenceu­r de la vie réelle”, a assuré Mutchima Wachirakom­ain, 25 ans, suivie par plusieurs dizaines de milliers d’internaute­s sur Instagram.

Créer et entretenir une relation intime avec son public, c’est pourtant l’objectif de Bangkok Naughty Boo. Ses publicatio­ns Instagram, qui utilisent le pronom non-binaire iel, mélangent poses mannequin dans une rue typiquemen­t thaïlandai­se et situations de la vie quotidienn­e, comme se faire vacciner ou renverser son thé.

“J’espère pouvoir vous rencontrer tous en personne un jour. Je vous aime !”, a-t-il/elle déclaré, avant d’envoyer un baiser à la caméra.

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