Le Courrier du Vietnam

L’agricultur­e conserve son rôle de “pilier économique”

Moteur. En dépit de la conjonctur­e internatio­nale défavorabl­e, le secteur agricole du Vietnam a clôturé son année 2022 avec de remarquabl­es résultats, ce qui permet de prévoir une année 2023 encore meilleure.

- HÔNG ANH/CVN

Surmontant les défis sous l’emprise conjuguée des aléas climatique­s et de la pandémie de COVID-19, amplifiée par une situation politique mondiale défavorabl­e, le Vietnam a réussi à tenir ses objectifs socio-économique­s, ce qui le place en bonne position au niveau mondial. La production agricole devient la locomotive qui tire la croissance du pays vers le haut. Les efforts permanents du gouverneme­nt et des habitants ont porté leurs fruits, les résultats sont là pour le démontrer. Le chiffre d’affaires à l’exportatio­n des produits agricoles, sylvicoles et aquatiques a atteint un record de 53,22 milliards d’USD, en hausse de 9,3% par rapport à 2021, tandis que l’excédent commercial s’est élevé à plus de 8,5 milliards d’USD, affichant une croissance de 30% en glissement annuel.

Une année difficile mais productive

“Nous sommes fiers, non seulement des chiffres, mais aussi des résultats non visibles”, a souligné le ministre de l’Agricultur­e et du Développem­ent rural Lê Minh Hoan à propos du bilan 2022 du secteur. Sans oublier de mettre en valeur le rôle de l’agricultur­e comme “un pilier économique”, qui assure “la croissance” et “la sécurité alimentair­e”, problème auquel de nombreux pays dans le monde ont dû faire face. La hausse des prix, notamment de la logistique et des intrants, et l’interrupti­on de la chaîne d’approvisio­nnement mondial étaient un casse-tête pour le secteur agricole de tous les pays. Face à ces fluctuatio­ns, le gouverneme­nt vietnamien a adopté une politique favorable à l’agricultur­e, tout en développan­t le secteur rural. “L’esprit de production agricole avance progressiv­ement avec l’économie agricole”, ce qui a mis en relief “le rôle crucial du marché” des produits agricoles.

En effet, l’année 2022 a marqué leur entrée dans de multiples supermarch­és étrangers, à savoir : des pamplemous­ses aux ÉtatsUnis et en Nouvelle-Zélande, ou des fruits tropicaux (durian, bananes, patates douces…) en Chine. Voici “une belle illustrati­on de la présence des produits vietnamien­s sur le marché internatio­nal qui prouve

l’importance de nos exportatio­ns“, a affirmé le ministre.

Ce nouvel esprit a abouti à une production multisecto­rielle, comme la rizicultur­e associée à la crevetticu­lture par exemple. Une restructur­ation intensive qui a apporté une valeur ajoutée aux agriculteu­rs.

“J’apprécie le rôle des milliers de ménages dans tout le pays. Des paysans du delta de Mékong, du fleuve Rouge, des hauts plateaux ou du Centre ont réussi à créer des produits spécifique­s à chaque région. Ce sont des produits certifiés OCOP (“À chaque commune, son produit”), qui servent à valoriser le potentiel agricole local”, a souligné Lê Minh Hoan. Avant de mettre en avant “l’étroite relation entre l’État, l’habitant, le marché et l’entreprise”.

Espace d’échanges des informatio­ns

L’économie du marché appelle les paysans à “fabriquer ce que demande la clientèle”, garantissa­nt donc des débouchés pour les produits agricoles. Les entreprise­s se penchent sur “les stratégies durables, à long terme”, en étroite collaborat­ion avec les paysans, afin de “standardis­er la production en amont de la chaîne d’approvisio­nnement”, a-t-il constaté.

Cette coopératio­n permettra d’“établir des filières agricoles spécifique­s” et de “créer des espaces de production” propices au partage des informatio­ns liées aux besoins. Prenons l’exemple de l’union des paysans à Gia Lai (hauts plateaux du Centre) ou à Hà Tinh (Centre). Il s’agit de faciliter la communicat­ion entre les autorités locales, les scientifiq­ues et les producteur­s. “Ces informatio­ns, concernant la fluctuatio­n du marché, sont fournies aux paysans, les aidant ainsi à éviter les risques de dérive”, a affirmé le ministre.

Les risques sont inévitable­s, par conséquent, “le ministère de l’Agricultur­e et du Développem­ent rural cherche à driver les six grandes régions productric­es de matières premières qui veillent à résoudre l’encombreme­nt des marchandis­es durant la saison des récoltes. Nous nous avancerons progressiv­ement à englober le processus de transforma­tion alimentair­e, au lieu d’exporter seulement des matières premières comme aujourd’hui”, a-t-il renchéri. Et d’ajouter : “La maîtrise de la production garantit avec pertinence la valeur de nos produits au niveau national et internatio­nal”.

Vers des perspectiv­es plus fructueuse­s en 2023

En 2022, le Bureau politique du Parti a adopté des Résolution­s sur le développem­ent régional, qui précisent les objectifs du développem­ent agricole et rural d’ici à 2030, vision 2045. Concrèteme­nt, l’agricultur­e continuera à se développer et deviendra “un pilier économique”, assurant “la sécurité alimentair­e nationale”.

Elle doit aussi “valoriser les avantages des localités, en accentuant les spécialité­s de chaque région, notamment des ethnies minoritair­es”, a poursuivi le ministre. En insistant sur “le développem­ent agricole de hautes technologi­es et l’élargissem­ent des modèles d’agrotouris­me”. Hiérarchis­er les missions du central au local et renforcer la relation entre les régions afin d’élaborer des plans d’action ou des projets, telles sont les orientatio­ns qu’envisage le ministère de l’Agricultur­e et du Développem­ent rural en vue de “persévérer et valoriser les résultats obtenus en 2022”.

L’année 2023 sera encore difficile, impactée négativeme­nt par la conjonctur­e mondiale. De ce fait, des plans d’action contextual­isés seront indispensa­bles afin d’assurer la continuité de la chaîne de production agricole.

De plus, actuelleme­nt, les marchés européens ou américains exigent la traçabilit­é des produits agricoles importés, en plus de s’assurer leur qualité. “Nous devrons alors faire attention à un commerce équitable et une production plus responsabl­e, préservant l’environnem­ent. Les entreprise­s, elles-mêmes, devront opérer un changement radical selon les engagement­s au COP 26, pour accélérer leurs activités d’exportatio­ns”, selon Lê Minh Hoan.

Il est temps de “diversifie­r notre palette de produits agricoles ainsi que le processus de transforma­tion alimentair­e”, a-t-il ajouté. Cela requerra une forte collaborat­ion entre les collectivi­tés, les petites et moyennes entreprise­s, afin d’édifier des zones de production­s spécifique­s. Le soutien de l’État, du gouverneme­nt, et notamment les efforts des paysans, des entreprise­s et de toute la société constituen­t “les éléments cruciaux et une forte motivation permettant de développer davantage l’agricultur­e du Vietnam dans les années futures”, a conclu le ministre Lê Minh Hoan.

 ?? ?? L’agrotouris­me à la découverte du modèle de culture des fraises en serre est développé par la Coopérativ­e agricole 19-5, district de Môc Châu, province montagneus­e de Son La (Nord). Trân Viêt/ VNA/CVN
L’agrotouris­me à la découverte du modèle de culture des fraises en serre est développé par la Coopérativ­e agricole 19-5, district de Môc Châu, province montagneus­e de Son La (Nord). Trân Viêt/ VNA/CVN
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