“J’utilise la poésie pour faire Entendre ma voix”
Une belle âme qui a décidé de valoriser la poésie vietnamienne. C’est la vie que mène Nam Thi. Âgé de 29 ans, ce jeune Hanoïen a pu gravir les échelons à grandes enjambées et souhaite aujourd’hui montrer la voie aux jeunes.
Nam Thi est connu sous de nombreuses étiquettes : consultant culturel, journaliste et poète contemporain vietnamien remarquable. Nous l’avons rencontré par une matinée d’automne ensoleillée à Hanoï.
Au milieu du berceau artistique
Depuis l’enfance, l’âme de Nam Thi a été nourrie dans un espace imprégné de la culture poétique de Hanoï avec les livres de son grand-père, poète et traducteur Duong Tuong, les plats traditionnels de sa grandmère, les poèmes écrits au mur par son père, et même les contes de fées vietnamiens racontés par sa mère.
Connu pour son rôle de consultant culturel, Nam Thi a expliqué vivre dans une famille avec une forte tradition poétique. Le mode de vie de sa famille a créé les conditions pour qu’il (Prix de l’AUF décerné à l’Étudiant talentueux) aborde la poésie, l’art et la culture dès son plus jeune âge. “En grandissant, j’ai réalisé que j’avais vécu dans une véritable atmosphère artistique et culturelle. Mais quand j’étais petit, j’étais trop innocent pour m’en rendre compte”, confiet-il.
À cause des bouleversements imprévisibles de l’enfance, Nam Thi a dû vivre seul dans une petite maison au milieu du Vieux quartier de Hanoï pendant 15 ans. Au cours de ces années, la page blanche est devenue sa confidente. “Pendant les périodes difficiles, je me réfugie dans la poésie”. (“Trong gian khó, tôi ti nan vào tho”), a un jour écrit Nam Thi. Regardant les rayons du soleil d’automne progressivement chassés par la pluie à travers les fenêtres, Nam Thi a lentement raconté un été lointain de sa jeunesse. Il se souvenait qu’un jour, Hanoï avait l’odeur agréable de la pluie. Lorsque les premières averses de l’été sont tombées, il a spontanément écrit des premiers vers.
Ce fut le tournant le plus important dans le parcours du petit garçon Nam Thi pour devenir le célèbre poète qu’il est aujourd’hui.
Son premier recueil de poèmes Cô đôc nên tho (La solitude poétique), qui retrace les années de sa jeunesse solitaire et le regard qu’il portait sur le monde à cette époque, est né après un long moment de silence de trois ans. Cette oeuvre peut être considérée comme un jalon dans la carrière de Nam Thi. Ces vers montrent les changements dans certaines étapes particulières de sa vie. En lisant Cô đôc nên tho, nous pouvons voir l’innocence d’un étudiant vivant dans l’atmosphère esthétique de Hanoï ainsi qu’une autre version de Nam Thi lorsqu’il est plongé dans l’atmosphère esthétique de Hô Chi Minh-Ville alors qu’il regarde toujours vers Hanoï.
On peut aussi y voir les tourments dans son âme devant les difficultés de vivre loin de chez soi.
La poésie, “une paire de mains douces”
Pour Nam Thi, l’écriture poétique est, avant tout, la façon de faire entendre sa voix. Et après, heureusement, “grâce à l’harmonie dans l’âme, mes poèmes guérissent les lecteurs”, confie-t-il. En écoutant ses dires, nous avons comparé sa poésie à des “mains douces” embrassant ses semblables. Ses poèmes sont bien reçus par les lecteurs vietnamiens et étrangers.
Nam Thi considère la poésie comme “sa trouvaille”. Il dit que ses oeuvres ont “leur propre destin” qui dépend des lecteurs. Bien qu’il soit impossible de déterminer ces enjeux, Nam Thi essaie toujours de créer les meilleures conditions pour son livre. Les études de langue française, l’acquisition philosophique et l’exploration
culturelle visent à enrichir son aptitude poétique. En outre, il mêle les poèmes avec la musique et la peinture afin que ses oeuvres continuent de vivre dans des formes nouvelles et originales.
Vu dans différentes fonctions telles que celles d’éditeur pour la presse féminine et consultant culturel accompagnant les artistes dans certaines vidéos musicales de jeunes artistes, le titre pour lequel Nam Thi souhaite toujours être reconnu c’est celui de “poète”. Aucun mot ne peut décrire son amour sacré et permanent pour Hanoï, pour sa culture, son art et surtout sa poésie. Le dicton “Si ce n’est pas de la poésie, rien ne fleurit dans mon coeur” exprime pleinement cet amour.
Parlant de ses plans futurs, il espère que la poésie pourra connecter les âmes semblables sous des formes plus créatives : “Pour se rapprocher des jeunes, il faut innover dans la transmission de l’information, par exemple en ouvrant une exposition consacrée à la poésie, en mélangeant les vers à la musique, ou en créant un tableau inspiré d’un poème”. Nam Thi dit qu’il est constamment désireux de s’engager, de soutenir et d’inspirer les jeunes. En effet, il nous a inspirés par sa compréhension de la culture, son dévouement à sa passion et son enthousiasme pour l’art vietnamien.