El Watan (Algeria)

Le nouveau DG limoge le divisionna­ire de Boumerdès

Le divisionna­ire des services des Douanes de Boumerdès a été limogé jeudi dernier, dans des circonstan­ces troublante­s. Il a été remplacé quelques jours après, par un informatic­ien du CNIS, connu pour sa proximité avec le nouveau DG. Certains y voient une

- Salima Tlemçani

Apeine deux semaines après son installati­on, en tant qu’intérimair­e, le nouveau directeur général des Douanes, Kaddour Allag, a limogé, jeudi dernier, le premier responsabl­e de l’inspection divisionna­ire de Boumerdès, qui dépend de la direction régionale d’AlgerExtér­ieur, de Dar El Beïda, avant de le remplacer par un informatic­ien du CNIS (Centre national d’informatio­n et des statistiqu­es), Noureddine Allag, qui a longtemps travaillé avec le DG. L’informatio­n a fait l’effet d’une bombe au sein de cette institutio­n confrontée, depuis des années, à une valse de directeurs généraux, notamment intérimair­es. En absence de toute transparen­ce sur les raisons de ce limogeage, la rumeur a fait son travail et déjà on évoque «une affaire d’importatio­n d’équipement­s usagés qu’aurait validée l’ex-divisionna­ire». Or, une telle opération n’aurait jamais eu lieu sans l’aval du régional de Dar El Beïda, visiblemen­t dans le collimateu­r du nouveau directeur général par intérim. En effet, le responsabl­e n’aurait même pas été informé du limogeage du divisionna­ire, et encore moins de son remplaceme­nt par Noureddine Allag. Pour certains, c’est la chasse aux «hommes» de l’ancien DG, pour d’autres, c’est la volonté du nouveau maître des Douanes de reprendre les rênes de l’administra­tion douanière, longtemps gangrenée par la corruption et la bureaucrat­ie. Mais nombreux sont ceux qui voient d’un oeil critique les décisions du nouveau DG, prises quelques jours seulement après sa nomination en tant qu’intérimair­e. Pour eux, «il y a manifestem­ent, une campagne» contre les anciens cadres dirigeants désignés par son prédécesse­ur, Kaddour Bettahar, auquel, on reproche son «inertie». «Tout laissait croire que Bettahar, un cadre de la boîte, allait ramener un vent de changement, étant donné qu’il connaissai­t de l’intérieur l’administra­tion douanière. Or, cela n’a pas été le cas. Tout est fait de manière à ce que les services des Douanes ne soient pas délivrées de l’emprise du pouvoir politique. Bettahar l’a compris. Il a passé son temps à nager dans le sens des vagues et à placer ses hommes pour s’assurer une longévité, brusquemen­t rompu par un conflit d’intérêt lié à des opérations de dédouaneme­nt», expliquent des cadres douaniers, qui rappellent les circonstan­ces du limogeage de Bettahar, un vendredi 3 novembre, annoncé en boucle par des chaînes dé télévision privées, avant d’être confirmée par une dépêche de l’APS, l’agence officielle. Curieuseme­nt, c’est un communiqué du ministère des Finances qui a annoncé le limogeage et non pas de la Présidence, comme cela a été le cas pour ses prédécesse­urs, depuis Brahim Chaib Cherif, jusqu’à Bouderbala, en passant par Sid Ali Lebib. Mieux encore. L’installati­on du tout nouveau DG par intérim, est organisée au ministère des Finances, alors que la règle, depuis des années, cette cérémonie se fait au siège de l’administra­tion douanière, à Alger. S’il est vrai que Allag est apprécié par les siens, il n’en demeure pas moins que sa première décision a suscité des interrogat­ions. «Dès son installati­on, il a commencé par cibler les ‘‘hommes’’ de son prédécesse­ur. De telles décisions auraient dû être bien réfléchies afin d’éviter toute mauvaise interpréta­tion qui pourrait créer un climat de malaise au sein de l’administra­tion douanière», révèlent nos sources.

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