Les éleveurs, maillon faible de la filière lait
La conduite d’élevage des vaches laitières n’a pas donné de résultats satisfaisants malgré les cycles de formation dispensés, depuis de longues années, aux éleveurs !» Tel est le message, lancé d’emblée, par les formateurs de l’Institut technique des élevages (Itelv) de Baba Ali (Alger) aux cadres des directions des services agricoles et Chambres de l’agriculture des wilayas de Constantine, Annaba, Guelma, Skikda, Tébessa, Oum El Bouaghi, Khenchela, El Tarf, Souk Ahras et Batna, venus dimanche à l’Itmas de Guelma assister à un séminaire de trois jours, organisé par la direction de la formation au ministère de l’Agriculture (DFRV) en collaboration avec l’Organisation arabe pour le développement de l’agriculture.
«Nous n’arrivons toujours pas à comprendre l’attitude des éleveurs ! Des conseils leur sont donnés et des formations dispensées gratuitement par le ministère pour justement appliquer une bonne conduite d’élevage et par conséquent optimiser la production laitière et réduire nos factures d’importation de poudre de lait. Mais force est de constater qu’il y a un fossé entre la théorie et la pratique», précise dans ce contexte, Idder Abdelhamid, ingénieur agricole principal, spécialisé en production animale, formateur à l’Itelv, lors de sa communication introductive intitulée «Situation du bovin laitier en Algérie».
En clair, les éleveurs ne maîtriseraient pas encore les bases rudimentaires de cet élevage stratégique : soit un veau viable par an et une production laitière pendant 305 jours. Notons également que 30,7% du cheptel bovin laitier est de catégorie BLM (Bovin laitier moderne) sur les 1,7 million de vaches laitières. Pour combler ce fossé, les fonctionnaires devront parfaire ou réapprendre à communiquer avec les éleveurs, d’autant qu’«ils sont une passerelle pour transmettre ce savoir !» nous dit-on. Quoi qu’il en soit, l’éleveur reste au demeurant le maillon faible de la filière lait. En 2014, près de 1 milliard de litres de lait ont été collectés (à ne pas confondre avec transformé). Avec la mise à niveau continue de l’éleveur, le lancement d’un segment de grandes fermes intégrées d’élevage intensif de vaches laitières, dans le but de produire 1,8 milliard de litres/an viendrait réduire l’importation de la poudre de lait à l’horizon 2020 et 0% d’importation pour ses dérivés.