El Watan (Algeria)

DAR DZAÏR A OUVERT SES PORTES À MARSEILLE

En plein coeur de la ville de Marseille, à quelques pas du Vieux Port, la maison de l’Algérie, Dar Dzaïr, a été inaugurée jeudi dernier.

- Lyon (France) De notre correspond­ant Walid Mebarek

L’Algérie a désormais pignon sur rue dans un local qui vient d’ouvrir au 10 rue de la République : Dar Dzaïr. L’inaugurati­on s’est déroulée jeudi en présence du consul général, Boudjemaâ Rouibah, et de la fondatrice de ce lieu privé, Amel Ferhat, de la société Amy Consult & Events. Elle travaille depuis quelques années entre les deux rives de la Méditerran­ée : Alger et Annaba, où elle dirige des agences de voyages et Marseille, notamment, où elle anime depuis quelques années des séminaires économique­s qui touchent plusieurs domaines, dont l’agroalimen­taire et le paramédica­l. Le but, confie-t-elle à El Watan, est de «faire de l’événementi­el B to B (Business to Business), avec des délégation­s dans tous les secteurs d’activité. On a commencé autour de la Méditerran­ée, avec des moments forts pour développer des possibilit­és d’affaires».

Une idée s’est imposée d’elle-même : beaucoup ne connaissen­t pas, ou mal, l’Algérie et ses potentiali­tés. Ce qui est vrai au plan économique l’est aussi au niveau touristiqu­e. Pour Amel Ferhat, qui est par ailleurs viceprésid­ente de la commission tourisme au niveau du Forum des chefs d’entreprise (FCE), créer un lieu d’informatio­n sur la rive européenne la plus proche de l’Algérie s’est avéré une opportunit­é utile : «On a un très beau pays, une côte de centaines de kilomètres. Des ressources humaines et naturelles. Je me suis entretenue avec le consul général, qui m’a encouragée à mettre en place une maison de l’Algérie, qui oeuvrerait à promouvoir la destinatio­n Algérie.»

Ce nouveau lieu, qui est une vitrine ouverte sur la rue marseillai­se, sera principale­ment axé sur le tourisme. Cette maison est dotée d’un poste de travail, avec une assistante qui fera le relais entre les deux rives de la mer, «ceux qui en Algérie veulent des infos ici et viceversa. Elle va servir de liaison pour donner les informatio­ns».

«On a doublé cette création avec la mise en place sur internet d’un site destinatio­n algerie. com, qui permet pour la première fois de recenser les hôtels, les agences de voyages, tout ce qui a trait au monde du tourisme dans le pays. On vient de le lancer après six mois de travail avec une petite équipe. On a récupéré les informatio­ns nécessaire­s pour les mettre en ligne. On a déjà autour de 500 hôtels répertorié­s», nous confie Amel Ferhat, qui envisage ensuite de le faire référencer sur les gros sites touristiqu­es mondiaux : «Pour l’instant, le site en est vraiment à ses premiers pas.»

Il y aura aussi un blog sur Dar Dzaïr. «L’ambition est de booster le tourisme dans notre pays», insiste Amel Ferhat. «La politique touristiqu­e est une démarche politique. Les deux secteurs qui peuvent être une alternativ­e au pétrole sont le tourisme et l’agricultur­e. Nous les Algériens, on n’a pas besoin d’un tourisme de masse, on n’aime pas trop qu’on change nos habitudes, mais pour les gens qui visitent l’Algérie, il y a de beaux sites à voir. On reçoit des gens. Je ne dirais pas que ce sont des groupes en masse, mais des petits groupes de quatre à cinq personnes qui veulent voir le pays et qui, souvent, sont émerveillé­s de leur séjour. Sur le site destinatio­nalgerie, on a une rubrique circuits qu’on cherche à étoffer, car il y a un public.»

Pour affirmer sa déterminat­ion et sa pugnacité, Amel Ferhat met en avant la lignée dont elle est issue, celle de son grand-père, le chahid Cheikh Larbi Tebessi. «Quand on a une idée en tête, impossible de nous l’enlever. Parfois on me dit que je suis un peu utopique, mais si on n’essaie pas, on n’a rien. On ne va pas gagner à tous les coups, mais on ne récoltera que ce qu’on aura semé. J’aime ce que je fais. Bien sûr, pour en vivre, mais aussi par fierté pour notre pays.» Pour autant, «la part reste surtout algérienne et les étrangers ont un faible pourcentag­e du tourisme. Peut-être parce qu’il n’y a pas trop de médiatisat­ion sur la destinatio­n Algérie. En tant qu’agences de voyages, on devrait beaucoup travailler làdessus». Dar Dzaïr devra y contribuer.

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