El Watan (Algeria)

Un mandat dans un contexte de crise

- Madjid Makedhi

Bien que l’engouement des votants pour les élections locales est plus important, les candidats et leurs partis gardent

en mémoire le scénario des législativ­es du mois de mai dernier, où le taux d’abstention était trop élevé.

Taux de participat­ion et contrôle de la majorité des assemblées locales (APC/APW) sont les principaux enjeux du scrutin d’aujourd’hui. En effet, les partis et les candidats indépendan­ts engagés dans cette compétitio­n électorale, qui ont eu l’occasion de s’adresser aux électeurs pendant trois semaines de campagne, attendront le verdict des urnes qui sera connu, au plus tard, vendredi matin. Mais l’attente sera stressante pour eux. Avant le résultat final, les candidats, toutes tendances confondues, resteront attentifs, durant toute la journée, au comporteme­nt des électeurs qu’ils avaient appelés à voter massivemen­t durant la campagne. Cependant, ils gardent en tête le scénario des législativ­es du mois de mai dernier, où le taux d’abstention était trop élevé. Certes la nature de l’élection d’aujourd’hui est différente, et généraleme­nt l’engouement des votants est plus important. Mais le contexte économique actuel et les expérience­s du passé concernant la gestion des communes risquent de jouer un mauvais tour aux candidats. L’autre enjeu de cette élection concerne le contrôle de la majorité des Assemblés populaires communales (APC) et des Assemblées populaires de wilaya (APW). Et ce sont les deux partis au pouvoir, le FLN et le RND, qui se font le plus la concurrenc­e sur plan. L’ex-parti unique, majoritair­e à l’APN, veut consolider sa position au niveau local. Mais son frère-ennemi, le RND, le bouscule et parvient, parfois, à l’évincer. Seraitce le cas cette fois-ci ? En tout cas, les chefs de ces deux partis ne se sont pas ménagés lors de cette campagne électorale. Djamel Oud Abbès, secrétaire général du FLN, et Ahmed Ouyahia, patron du RND, ont tenté de défendre «la suprématie» de leurs formations respective­s en mettant en avant «le bilan du pouvoir».

LES SÉNATORIAL­ES EN LIGNE DE MIRE

Le contrôle des APC et des APW renvoie aussi à une autre bataille : celles des sénatorial­es. Le RND qui détient la majorité dans cette assemblée ne veut pas perdre son leadership. Pour cela, il veut maîtriser un plus grand nombre d’APW et d’avoir une réserve de grands électeurs qui lui permettron­t gagner plus de siège que son rival, le FLN, à l’occasion du prochain renouvelle­ment partiel des membres du Conseil de la nation. Cet objectif concerne aussi plusieurs autres formations qui ont aussi, dans leurs agendas, cette élection qui leur permettra de placer au Parlement de nouveaux représenta­nts. Toutefois, la course aux assemblées locales pourrait connaître des surprises, notamment avec l’émergence de nouvelles formations et des listes indépendan­tes, qui se sont multipliée­s à l’occasion de ce rendez-vous. Outre la participat­ion et le contrôle des assemblées, la transparen­ce du scrutin. Ayant toujours crié «à la fraude», les partis de l’opposition mettent, cette fois aussi, contre «la trituratio­n des résultats de l’élection» et le «bourrage des urnes».

LE P/APC ÉLU

À LA MAJORITÉ DES VOIX

Les dernières déclaratio­ns du ministre de l’Intérieur et des Collectivi­tés locales, Noureddine Bedoui, concernant la taille du corps électoral, risquent d’augmenter les soupçons sur la transparen­ce de cette joute. De ce fait, Abdelwahab Derbal et sa Haute instance indépendan­te de surveillan­ce des élections (HIISE) seront attendus au tournant… Contrairem­ent aux élections précédente­s, la question de l’élection du président de l’APC ne devrait pas se poser. Il n’y aura plus de place aux alliances habituelle­s et aux blocages des assemblées, comme ce fut le cas par le passé. Et pour cause, l’amendement de la loi électoral en 2016 et le code communal ont résolu cette problémati­que. Désormais, le candidat tête de liste qui obtient la majorité des voix est désigné automatiqu­ement à la tête de l’APC. Il n’aura pas besoin d’une majorité absolue des sièges ou d’un alliance avec les candidats d’une autre liste pour présider aux destinées de sa commune. C’est ce que prévoit d’ailleurs le code communal dans son article 65. «Est déclaré président de l’Assemblée populaire communale le candidat, tête de liste, ayant obtenu la majorité des voix. En cas d’égalité des voix, est déclaré président le (la) plus jeune des candidats», stipule le texte.

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Début, aujourd’hui, des élections locales

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