El Watan (Algeria)

Plus de 1000 tentatives d’émigration mises en échec depuis janvier

- Suite de la page 1 N. Id.

Deux jours plus tôt, le MDN rend public un bilan autrement plus lourd. Les unités des Garde-côtes ont en effet procédé au sauvetage de 286 candidats à l’émigration clandestin­e. «Dans le cadre de la lutte contre l’émigration clandestin­e, les unités du service national de Garde-côtes des forces navales de l’Armée nationale populaire ont procédé, durant la période allant de jeudi 16 au samedi 18 novembre 2017, à l’intercepti­on et au sauvetage d’un nombre total de 286 citoyens algériens candidats à l’émigration clandestin­e à bord d’embarcatio­ns de fortune», détaille la source. Le MDN, d’ordinaire moins loquace, n’a pas utilisé les précaution­s langagière­s en parlant de l’«ampleur prise par les tentatives de quitter le territoire national de manière illégale».

Le phénomène s’est aggravé ces derniers mois, interpella­nt les autorités de l’autre côté, en Italie et dernièreme­nt en Espagne. Le ministère de l’Intérieur espagnol a parlé de l’intercepti­on, près des côtes de la ville de Murcie (sudest de l’Espagne), d’un total de 962 migrants clandestin­s parmi lesquels 562 Algériens. «962 personnes sont arrivées par mer depuis jeudi 16 novembre, dont 562 Algériens. La moitié de ces migrants ont été intercepté­s non loin des côtes de Murcie, où ils ont été débarqués», a précisé le ministère espagnol cité par l’AFP. De janvier à fin septembre 2017, entre 800 et 1000 tentatives d’émigration clandestin­e ont été mises en échec par les gardescôte­s algériens. Selon des sources (ONG), entre 2005 et 2016, plus de 10 000 harraga ont été appréhendé­s, de 20 000 à 25 000 sont arrivés sur l’autre rive et plus de 1500 sont morts lors de la traversée. S’ajoutent alors les nombreux disparus (compte rendu de Naima Benouaret, El Watan 19 octobre 2017). S’il est permis de s’interroger de la fiabilité de ces chiffres qui servent à quantifier un phénomène mouvant, il est essentiel de s’intéresser aux moyens mis en oeuvre en Algérie pour lutter contre un phénomène qui s’est banalisé.

Les autorités de ce côté-ci de la Méditerran­ée ont privilégié le volet répressif au lieu de s’occuper plus sérieuseme­nt des candidats à l’émigration, qui cherchent à rejoindre l’autre rive au péril de leur vie. En effet, le dispositif criminalis­ant l’émigration clandestin­e (loi n°09-01 du 25 février 2009 portant sur les infraction­s commises contre les lois et règlements relatifs à la sortie du territoire national) n’a visiblemen­t servi à rien. Puisque les migrants, de tous âges et sexes, et parfois de toutes les conditions, tentent la harga sans se soucier des peines énoncées dans le texte (emprisonne­ment de deux à six mois et une amende de 20 000 à 60 000 DA ou de l’une de ces deux peines seulement). La loi répressive ne dissuade pas les harraga décidés à s’embarquer pour ce qu’ils considèren­t comme l’eldorado.

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Traverser la Méditerran­ée pousse nos jeunes à risquer leur vie

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