El Watan (Algeria)

L’OPPRESSION DES ASPIRATION­S INDIVIDUEL­LES NOURRIT LE PHÉNOMÈNE

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Le débat sur la migration refait surface à chaque fois que les autorités des pays de l’autre rive de la Méditerran­ée interpelle­nt l’Etat algérien, le pressant à prendre des mesures, estime Karim Khaled, chercheur au Centre de recherches en économie appliquée pour le développem­ent (Cread). Qu’est-ce qui pousse des jeunes et des moins jeunes, des familles entières, parfois avec des bébés à contourner les voies légales de déplacemen­t, dans des embarcatio­ns de fortune, avec de minces chances de survie ? Le chercheurs du Cread nous renvoie «au système politique qui refuse toute alternance venant d’en bas», qui exclut toute forme de revendicat­ion sociale collective et individuel­le. La migration clandestin­e se nourrit, selon le chercheur du Cread, du désespoir des personnes en quête d’une vie meilleure, qui assistent aux affres de l’injustice, aux inégalités et à la corruption. En l’absence d’un projet de société visible, ces personnes sont dans le désarroi, en quête permanente de la moindre occasion pour fuir la hogra et le mal-être, souligne M. Khaled, qui fait un lien direct entre ce phénomène et la mutation que connaît la famille algérienne qui tend vers l’individual­isation. L’idéologie unanimiste et l’esprit de communauté n’arrangent pas souvent la quête de l’individu de son épanouisse­ment personnel individuel. Ce sont donc autant de facteurs cités par ce chercheur, qui compte plusieurs travaux sur la migration. F. A. K.-Arab

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