Béni soit le «petit trône»
Après avoir battu campagne, en persuadant les électeurs du bien-fondé de leur… vide programme, les candidats aux élections locales de la prochaine mandature de l’exécutif des communes et de wilaya, auront rendez-vous ce jeudi soir avec le verdict des urnes. Des candidatures fraîches, dont certaines sont bardées de diplômes, ont tenté sans grande conviction de convoiter des voix, alors que d’autres – traînant même des démêlés avec la justice – ont osé une nouvelle fois succéder à elles-mêmes, revenant à la charge sous les couleurs d’autres formations après avoir foutu la pagaille lors des précédentes mandatures, suscitant grogne et colère, parfois au sein des populations. On racole les administrés dans les cafés, on se taille une réputation surfaite, on communique avec les gars des houmate non sans s’acoquiner avec des cercles influents, lesquels attendent de grappiller en retour quelque profit. Chaque QG de parti appelle à la participation massive. Les uns usant de la formule bateau et peu convaincante ou qui manque d’originalité «Rien ne sera plus comme avant» ou «Le peuple est source de pouvoir», répètent à l’envi les autres lors de leurs meetings, ou encore «Nous serons votre porte-voix et militerons pour vos droits». Rien que ça ! Des phrases laconiques qui ont fini par ne plus avoir de mordant sur l’esprit du mandant.
Des «slogans radotages» déjà entendus et réchauffés en mode mineur qui n’emballent visiblement que les «souteneurs» de candidats. Au point de devenir lassants dès lors que les promesses ne sont jamais matérialisées. Mais la cité a besoin quand même d’un maire. D’un Cheikh el baladia pour gérer sa géographie. Mais une fois intronisé sur le petit trône, «Sidi el mir» tourne le dos à la collectivité et se terre dans sa tour d’ivoire, en brandissant tous les arguments – sauf sa médiocre gestion – pour justif ier son impuissance. Il met en avant, bien entendu, la ritournelle : restriction des prérogatives et les faibles enveloppes budgétaires. Aussi, ce qui ne passe pas inaperçu et ne donne pas moins à réfléchir sur les signes avant-coureurs de la prochaine gestion est cette question qui me turlupine. Pourquoi, Dieu du ciel, l’Etat a dressé des panneaux d’affichage pour chacune des listes en lice pour ne voir dans la plupart des endroits que les placards d’une ou deux formations ? D’aucuns diront que celles-ci ne peuvent contrôler les bandes de «jeunots», chargés de coller les affiches de leurs formations, de manière anarchique, en piétinant injustement sur l’espace des listes rivales. N’est-ce pas que l’accaparement d’un espace, fût-il un panneau (qui ne leur revient pas de doit) renseigne si besoin est sur le totalitarisme patent ? Une réflexion qui résume, soit dit en passant, et on ne peut plus juste la citation de Montesquieu : «Une injustice faite à un seul est une menace faite à tous».