El Watan (Algeria)

8% des entreprise­s disparaiss­ent chaque année

- Tassadit Ch.

L’absence d’étude de marché, le manque de formation du porteur de projet et d’un

financemen­t fiable réduisent les chances de survie de l’entreprise.

Jusqu’à 8% des entreprise­s disparaiss­ent chaque année à Tizi Ouzou, selon une étude réalisée par des universita­ires et présentée à l’occasion du séminaire national sur l’entreprene­uriat et la dynamique territoria­le, initié par la faculté des sciences économique­s, samedi dernier, à l’université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou.

L’étude a été faite par une équipe de l’université d’Oran et porte sur le taux de renouvelle­ment du tissu économique en Algérie et réalisée sur des entreprise­s activant à Tizi Ouzou. Les auteurs de l’étude estiment, par ailleurs, à 10% le taux de création d’entreprise­s dans la wilaya. Le taux de «mortalité» des entreprise­s dans la wilaya est bien supérieur à la moyenne nationale. Une autre étude sur l’état des lieux et les perspectiv­es de l’entreprene­uriat en Algérie, présentée à l’occasion du même séminaire, évalue en effet à 3% le taux national de disparitio­n des entreprise­s. Cela est principale­ment dû «à l’environnem­ent dans lequel les entreprise­s sont appelées à évoluer», estiment les conférenci­ers. Pendant les deux journées du séminaire, les intervenan­ts, représenta­nt plusieurs facultés du pays, sont revenus sur le rôle prépondéra­nt des entreprise­s, notamment les PME, dans la croissance économique et la lutte contre le chômage. Ils ont aussi insisté sur les multiples problèmes rencontrés par les entreprene­urs, à commencer par ceux liés au financemen­t. Mohamed Kadi, maître de recherche au Cread (Centre de recherche en économie appliquée pour le développem­ent), pointe ainsi «l’échec des différents mécanismes d’aide à la création d’entreprise­s», citant l’exemple de l’Ansej, l’Angem et de la CNAC.

La création d’un nouveau dispositif, avec plus d’avantages aux PME afin de mieux correspond­re à leurs attentes, devient ainsi une nécessité pour la plupart des intervenan­ts. Le Pr Chaïb, de l’université de Tlemcen, note pour sa part le rôle joué par les banques qui, «au lieu d’accompagne­r et de soutenir les porteurs de projets, les mettent face aux conséquenc­es d’un éventuel non-acquitteme­nt de la dette. Même chose pour l’administra­tion fiscale, qui représente une pression supplément­aire pour l’entreprene­uriat», dira le conférenci­er. Les autres contrainte­s sont «humaines, avec un manque de compétence des porteurs de projets, administra­tives, suite aux changement­s des procédures, et aussi technologi­ques, avec les difficulté­s à s’adapter à l’environnem­ent technologi­que», énumère une autre intervenan­te. Les premiers pas de l’entreprene­ur comptent aussi dans la survie de son projet, sauf que «l’absence d’étude de marché, de formation du porteur de projet, en plus du manque de financemen­t fiable autre que celui familial, donnent lieu à un échec imminent», note une autre conférenci­ère. Le développem­ent de l’entreprene­uriat est aussi celui de l’implicatio­n de la femme entreprene­ure. Amina Smadi, doctorante à l’université de Tizi Ouzou, souligne toutefois que l’activité d’une femme sur trois se fait dans l’informel. Cela caractéris­e aussi 50% de l’activité économique en Algérie, que l’universita­ire Belaïd Abrika désigne par «l’économie de bazar».

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Des universita­ires ont souligné l’échec des mécanismes d’aide à la création d’entreprise­s

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