El Watan (Algeria)

Mnangagwa revient pour succéder à Mugabe

- R.I.

L’ancien vice-président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa, qui doit succéder au président démissionn­aire Robert Mugabe, est revenu hier dans son pays, rapporte l’AFP citant son assistant. Emmerson Mnangagwa, qui est en exil depuis son éviction du gouverneme­nt début novembre, «a rencontré le bureau politique» de la Zimbabwe African National Union-Patriotic Front (Zanu-PF) parti au pouvoir «sur la base aérienne de Manyame» à Harare, a déclaré Larry Mavhima. «Son investitur­e est prévue vendredi», a-t-il confirmé. Emmerson Mnangagwa «a déjà quitté le palais présidenti­el où il a eu un debriefing (...). Il va maintenant au quartier général de la Zanu-PF », a-t-il ajouté. Après trente-sept ans de pouvoir, Robert Mugabe a démissionn­é mardi, sous la pression de l’armée qui a pris le contrôle du pays dans la nuit du 14 au 15 novembre, de la rue et de son parti, la Zanu-PF. Celle-ci a propulsé dès dimanche Emmerson Mnangagwa président de la Zanu-PF et candidat à la présidenti­elle de 2018, en remplaceme­nt de Robert Mugabe. Ancien bras droit de Robert Mugabe, Emmerson Mnangagwa a été victime d’une violente campagne de dénigremen­t de la Première dame Grace Mugabe qui a obtenu le 6 novembre son éviction. Il lui barrait la route pour succéder à son mari. Son expulsion a provoqué le coup de force de l’armée et la chute du président, au pouvoir depuis l’indépendan­ce du pays en 1980. La période de transition qui s’ouvre avec Emmerson Mnangagwa, augure t-elle une nouvelle ère sachant que ce dernier est un des piliers du régime lors des différente­s vagues de répression menées par son prédécesse­ur ? Sans attendre sa nomination, l’opposition a demandé des négociatio­ns pour démocratis­er le pays. Par ailleurs, le chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson a salué «une opportunit­é historique pour les Zimbabwéen­s » d’en finir avec «l’isolement» de leur pays, souhaitant la mise en place de réformes économique­s et politiques. «La décision prise par le président Mugabe de se retirer montre qu’il a écouté les voix du peuple », a salué la chef de la diplomatie de l’Union européenne (UE) Federica Mogherini. Elle a souligné que «l’UE est prête à accompagne­r » la mise en place d’un «dialogue inclusif qui respecte les aspiration­s du peuple zimbabwéen à un avenir plus prospère et démocratiq­ue et qui encourage l’accélérati­on des réformes essentiell­es ». Dans sa lettre de démission le président Mugabe a qualifié sa décision de « volontaire » Elle « est motivée par ma préoccupat­ion pour le bien-être du peuple du Zimbabwe et mon souhait de permettre une transition en douceur, pacifique et non violente qui assure la sécurité nationale, la paix et la stabilité », a écrit le chef de l’Etat démissionn­aire.

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