El Watan (Algeria)

Le procureur de la République ordonne l’ouverture d’une enquête

DÉCÈS À LA RÉANIMATIO­N DU CHU BEN BADIS DE CONSTANTIN­E

- Yousra Salem

Encore fois, une affaire de négligence médicale éclabousse l’un des services du CHU Dr Ben Badis, ayant causé la mort d’un malade au service de réanimatio­n A. Ce qui a poussé la police judiciaire à enquêter pendant environ un mois. Tout a commencé le 13 octobre dernier, quand Samir Brahim Gherras a été admis à cet établissem­ent suite à une occlusion intestinal­e. Le patient a subi Avec succès une interventi­on chirurgica­le urgente, puis il a été transféré au service de réanimatio­n A. Quelques heures après son réveil, selon le témoignage de sa famille, et sous effet de l’anesthésie, M. Gherras a voulu enlever la nasogastri­que (un petit tuyau qui passe par le nez et rejoint l’estomac et permet d’évacuer les sécrétions). «J’ai demandé au médecin présent sur place d’attacher les mains de mon mari au lit, car ce tuyau le dérange et il finira par l’enlever. On peut s’attendre à tout d’une personne inconscien­te et sous effet de l’anesthésie», a déclaré la femme de la victime. Et de poursuivre : «Effectivem­ent mes craintes n’ont pas tardé à se concrétise­r, la nuit du 14 au 15 octobre il a enlevé le tuyau et il est mort, étouffé par les sécrétions, et cela sans que personne -médecins ou infirmiers­viennent à son secours. Pourtant l’équipe médicale doit assurer sa surveillan­ce dès son réveil.» L’épouse de Samir Gherras nous a avoué que les autres patients ont témoigné sur place que son mari est mort étouffé, il a passé la nuit en train de demander de l’aide, mais personne n’est venu lui donner les premiers secours. Il était, toujours d’après ses propos, mort à cause de la négligence de l’équipe médicale. «Comment se fait-il que personne n’assure la garde de permanence durant la nuit ? Où sont passés les infirmiers? Les médecins de garde ne doivent-ils pas faire une tournée du service en cas de complicati­ons ? Un nouveal opéré ne doit-il pas être assisté 24h/24 ?», plusieurs questions sans réponses taraudent Mme Gherras, que rien n’a pu aider à surmonter son chagrin. Le 18 octobre, la famille du décédé a déposé plainte auprès du procureur de la République du tribunal de Constantin­e pour négligence médicale ayant causé la mort du malade. La police judiciaire enquête actuelleme­nt sur les circonstan­ces du décès de Samir Gherras Brahim, en commençant il y a quelques jours par entendre la version des plaignants.

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