LES PRIX ONT GRIMPÉ DE 20% EN 2017
Les experts voient dans cette remontée assez soutenue des prix du pétrole les signes d’un rééquilibrage du marché, qui pourrait se renforcer de valeurs positives en 2018.
Les prix du pétrole affichent, en cette fin d’année 2017, des notes très positives, le baril d’or noir ayant même atteint, il y a quelques jours, ses plus hauts niveaux en deux ans, sur les places boursières de Londres et de New York. Une progression entamée il y a quelques mois, permettant aux cours du pétrole de progresser de 20% au cours de cette année, en comparaison avec 2016. Une remontée qui continuait hier, lors des derniers échanges électroniques de l’année, dans un marché fermé à Londres, pour les vacances de fin d’année. La cotation du baril continuait ainsi à se maintenir au-dessus de 66 dollars pour le brent qui a atteint son plus haut niveau le 26 décembre, à 67,02 dollars sur l’InterContinental Exchange de Londres, depuis la mi-mai 2015, alors que le brut américain, côté sur le New York Mercantile Exchange, a franchi plusieurs fois, ces derniers jours, les 60 dollars, une valeur jamais égalée depuis juin 2015. Les experts voient dans cette remontée assez soutenue des prix du pétrole, les signes certains d’un rééquilibrage du marché, qui pourrait se renforcer de valeurs positives en 2018. Une moyenne de 60 dollars est d’ores et déjà pronostiquée pour l’année prochaine, au vu des oscillations des prix du pétrole constatée ces derniers mois.
La démarche de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), qui a su trouver un terrain d’entente et les termes d’une coordination réussie avec les pays non OPEP dont la Russie, a grandement contribué, selon les experts, à résorber une offre trop abondante et à relancer les prix, en dépit d’une forte concurrence du schiste américain dont l’effort de forage a été ragaillardi par la remontée des cours. Même si beaucoup de facteurs externes renforcent également la courbe ascendante de la cotation, ce sont les indices sur le recul de l’excédent de l’offre mondiale de pétrole — constaté depuis quelques mois dans le sillage de l’accord de l’OPEP et ses alliés — qui influent le plus sur les prix, comme en attestent les récents rapports de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) et de l’OPEP. Des rapports qui font état d’une progression soutenue du prix du pétrole tout au long de l’année qui s’achève.
Jeudi, le pétrole a ainsi terminé en hausse à Londres et à New York, soutenu par une baisse plus marquée que prévu des stocks américains de pétrole brut et un premier recul de la production dans le pays, depuis plusieurs semaines. A Londres, le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en février, dont c’était le dernier jour de cotation, a clôturé à 66,72 dollars sur l’InterContinental Exchange, en hausse de 28 cents par rapport à la clôture de mercredi. Hier, dans les échanges électroniques, la courbe restait ascendante avec une cotation installée au-dessus de 66 dollars à Londres et 60 dollars à New York. Selon un rapport hebdomadaire du département américain de l’Energie (DoE) jeudi, les réserves commerciales de brut ont chuté de 4,6 millions de barils lors de la semaine achevée le 22 décembre, contre un recul attendu de 3,75 millions de barils, selon les analystes. La production américaine a, quant à elle, baissé pour la première fois après sept semaines de records consécutifs depuis que ces statistiques ont commencé à être compilées en 1983, à 9,75 millions de barils. «Cela dit, on reste à des niveaux de production très élevés et la barre des 10 millions de barils par jour sera bientôt franchie», a commenté un analyste, cité par l’AFP. Les exportations américaines ont, par ailleurs, surpris dans le rapport du DoE, s’affichant en recul à 1,21 million de barils par jour, contre 1,86 million de barils par jour une semaine auparavant, les analystes s’attendant à un chiffre supérieur suite aux perturbations liées à la fermeture d’un oléoduc en mer du Nord, limitant la distribution de brut dans la région. L’oléoduc de Forties, par lequel passent habituellement l’équivalent de 400 000 à 450 000 barils de pétrole chaque jour, est fermé depuis le début du mois, mais son opérateur Ineos a affirmé, il y a quelques jours, que les réparations étaient désormais finies et que des tests de pressurisation étaient en bonne voie. Les marchés suivaient également les conséquences d’une explosion, mardi, sur un oléoduc en Libye qui transporte, habituellement, selon les analystes, entre 70 000 et 100 000 barils par jour. Eléments qui n’ont pas permis aux volumes des échanges de décoller franchement, de nombreux investisseurs ayant quitté les salles de marché pour la semaine entre Noël et le Nouvel An.