El Watan (Algeria)

UN PROCESSUS «MOUVEMENTÉ»

- Abdelghani Aïchoun

L’année 2017 n’a pas été celle du renouveau du sport national. Pis encore, les retombées d’un processus de renouvelle­ment des instances sportives, assez «mouvementé», continuent de se faire ressentir. Des nouveaux dirigeants engloutis dans des conflits qui n’en finissent pas. Et le point d’orgue de cette situation est le rejet, par plusieurs fédération­s — sous l’impulsion, selon toute vraisembla­nce, du ministère de la Jeunesse et des Sports — des résultats de l’AG élective du Comité olympique algérien (COA), qui a eu lieu le 27 mai dernier. Le MJS a procédé, comme à chaque fois qu’il y a des élections au niveau des fédération­s, au «rejet» des dossiers de quelques candidats pour différents motifs. Plusieurs présidents sortants ont été exclus de la course. Des «candidats» ayant été, par exemple, éligibles en 2013 sont devenus, comme par miracle, inéligible­s en 2017. Et vice versa. Certains, sentant le coup venir, ont préféré se retirer d’eux-mêmes. C’est ainsi que le président de la Fédération algérienne de football (FAF), Mohamed Raouraoua, a décidé de ne pas briguer un autre mandat. Il en est de même pour Amar Bouras à la tête de l’athlétisme. L’ancien patron du cyclisme algérien, Rachid Fezouine, a été empêché, lui, de se représente­r, parce qu’il y avait une affaire le concernant en justice. Or, pour être déclaré inéligible, il faudrait qu’il y ait une condamnati­on définitive. Conséquenc­es : certains nouveaux présidents n’ont même pas tenu une année. C’est le cas pour la boxe et les sports de boules. Les fédération­s de handisport et de handball vivent, quant à elles, au rythme des pétitions dénonciatr­ices.

MJS – COA, UNE

CRISE AUX ÉNORMES RÉPERCUSSI­ONS

Mais le plus gros problème hérité de ce processus de renouvelle­ment est la crise Fédération­s/COA ou MJS/ COA. Après avoir «réussi» à barrer la route pour un autre mandat à l’homme fort du football national, Mohamed Raouraoua, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Ould Ali El Hadi, a voulu faire de même avec Mustapha Berraf, président de l’instance olympique. Lui ayant «suggéré» à maintes reprises de se retirer, le concerné n’a pas voulu suivre la même voie. Il s’est porté candidat pour l’élection qui a eu lieu le 27 mai. Le nouveau président de la Fédération d’athlétisme, Abdelhakim Dib, a été «poussé» pour affronter l’ancien basketteur. Mais Berraf l’a emporté par 80 voix contre 45. Si sur place ceux qui sont devenus par la suite ses détracteur­s, y compris Dib lui-même, n’avaient rien contesté de cette élection, le félicitant même à coups d’accolades, ils se sont réunis le lendemain au siège du MJS, nous diton, pour signer une pétition réclamant l’annulation de ces élections. Une lettre a même été envoyée au président du Comité internatio­nal olympique (CIO), Thomas Bach. Mais cela n’a servi à rien. Pour l’instance internatio­nale, il n’y a rien qui puisse annuler les élections. Plusieurs mois après, les choses n’ont pas évolué. Des présidents de fédération refusent toujours de «coopérer» avec le COA. D’autres, qui n’ont pas accepté de faire partie de la fronde anti-Berraf, subissent des «représaill­es». Alors que la préparatio­n pour les futurs rendez-vous, dont évidemment les JO- 2020, devrait être entamée dès à présent, certaines fédération­s se retrouvent prises dans cet engrenage. Le prix à payer sera certaineme­nt important en fin de compte.

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La réélection de Mustapha Berraf à la tête du COA a donné lieu à des tensions entre le président de l’instance olympique et le MJS

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