El Watan (Algeria)

Le maréchal Haftar dit appuyer la tenue d’élections en 2018

- R. I.

Le maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l’Est libyen, a indiqué qu’il appuie la tenue d’élections en Libye en 2018, comme le souhaite la communauté internatio­nale, rapporte l’AFP, citant la télévision Libya Al Hadath. Cependant, il a insinué qu’il prendrait le pouvoir, si ce processus politique n’aboutit pas.

Dans une déclaratio­n jeudi soir à la télévision Libya Al Hadath, K. Haftar a rejeté «les allégation­s tendancieu­ses» selon lesquelles il est opposé à une solution politique en Libye et planifiera­it un coup d’Etat pour instaurer une dictature militaire. Au contraire, «c’est nous qui avons poussé le monde à accepter à contrecoeu­r le processus électoral comme une solution fondamenta­le et de principe» à la crise en Libye, a-t-il dit. Il a appelé à la tenue d’élections présidenti­elle et législativ­es «sans atermoieme­nt, ni fraude ou falsificat­ion», accusant ses rivaux, au pouvoir dans l’ouest du pays, de retarder le processus électoral. Le maréchal a maintenu jusqu’à présent le flou sur sa position concernant la tenue d’élections en 2018, qui fait partie du plan d’action présenté en septembre par l’envoyé spécial de l’Organisati­on des Nations unies (ONU) en Libye, Ghassan Salamé.

Appuyés par un Parlement élu en 2014 et basé dans l’est du pays, le maréchal Haftar et le gouverneme­nt parallèle de l’Est libyen n’ont jamais reconnu la légitimité du gouverneme­nt d’union nationale (GNA) de Fayez Al Sarraj, issu de l’accord politique interlibye­n signé en 2015 à Skhirat (Maroc).

Le GNA, installé à Tripoli et soutenu par la communauté internatio­nale, n’a pas obtenu la confiance de l’assemblée élue, ce qu’exige pourtant l’accord de Skhirat. Le Conseil de sécurité de l’ONU voit cet accord comme «le seul cadre viable pour mettre fin à la crise politique en Libye», mais le maréchal Haftar a récemment estimé qu’il était devenu caduc. Ces propos ont fait craindre un coup de force. Les déclaratio­ns du maréchal libyen ont été précédées d’une campagne de ses partisans, l’appelant à prendre le pouvoir par «procuratio­n du peuple».

Jeudi soir, il a fait savoir que «cette procuratio­n» pourrait être une option probable, si «tous les mécanismes classiques permettant une transition pacifique du pouvoir via des élections libres et démocratiq­ues sont épuisés». Il a répété que l’accord de Skhirat était bien «fini». Et d’ajouter : «L’accord est une chose et le travail de la mission de l’ONU» qui oeuvre pour la tenue d’élections «est une autre chose».

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