El Watan (Algeria)

L’ALGÉRIE SUSPENDUE PAR LA WFK

- Chafik B.

Le fait marquant de la saison sportive 2017 est sans conteste la suspension du karaté algérien par la Fédération mondiale (WFK). Une sanction sans précédent dans l’histoire du sport algérien. Ayant eu vent que la Fédération algérienne de karaté (FAK) est dirigée par un directoire, l’instance internatio­nale (WFK) n’a pas tardé à lancer, le 8 juin dernier, une mise en garde à M. Ould Ali, ministre de la Jeunesse et des Sports, l’exhortant à se conformer à la réglementa­tion internatio­nale, et ce, en organisant l’Assemblée générale élective (AGE) sans la présence des membres qui ont fait partie du directoire. Malgré la correspond­ance signée par Espinos Antonio, président de la Fédération mondiale de karaté, le MJS est resté indifféren­t et n’a pas mesuré les conséquenc­es. Son jusqu’au-boutisme n’a ainsi mené à rien, vu que la décision de suspension de l’Algérie par la WFK transmise au ministre Ould Ali est tombée le 7 août dernier. Toutefois, dans sa correspond­ance, la WFK a précisé que les karatékas algériens pouvaient participer aux compétitio­ns internatio­nales, mais sous l’emblème de la WFK. Deux jours après la suspension du karaté algérien, le ministre Ould Ali a adressé une lettre au président de la

WKF lui demandant de procéder à la levée de la suspension de l’Algérie. La lettre du ministre est restée sans réponse, probableme­nt à cause de l’absence d’une garantie du règlement de cette triste situation. Dès lors, le président de la WKF a chargé Mohamed Tahar Mesbahi, son vice- président, de se rapprocher du ministre dans le but de préparer les élections. Mesbahi avait pour mission d’assister à l’AGE pour valider celle-ci, selon les statuts de la WFK. Le 12 septembre dernier, au siège du MJS, M. Mesbahi a rencontré M. Ould Ali pour tenter de parvenir à une sortie de crise, malheureus­ement cela n’a débouché sur aucune solution. Autant dire que cette longue suspension a eu des retombées négatives pour les athlètes algériens, à savoir leur non-participat­ion aux Jeux olympiques de la jeunesse 2018 pour avoir raté les Championna­ts du monde cadets-juniors et U21 (qualificat­ifs pour les JOJ) qui se sont déroulés en Espagne en octobre 2017. La participat­ion aux Jeux africains de la jeunesse d’Alger est même incertaine. Tout comme la participat­ion aux Jeux méditerran­éens de Tarragone 2018, faute d’avoir déposé la liste des sélectionn­és au niveau du COA. Cette déconfitur­e s’ajoute à d’autres dans la mesure où les athlètes algériens constatant toujours le blocage ont pris l’initiative de participer, en toute quiétude, sous les couleurs de la France et du Brésil à deux événements sous l’égide de la WKF qui ont eu lieu en Turquie et au Japon. Pour rappel, une karatéka de l’élite nationale avait déclaré qu’elle et ses coéquipier­s avaient été autorisés par le MJS à prendre part à la compétitio­n (série A) d’Okinawa, au Japon, en novembre dernier. A l’inverse, les arbitres algériens n’ont pas eu cette faveur pour officier sous d’autres couleurs. Une solution à la crise se profile néanmoins à la l’horizon, avec l’annonce du MJS d’une AG élective pour la fin du mois de janvier. Une AGE qui devra se conformer aux exigences de la WFK pour espérer une levée de suspension.

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