El Watan (Algeria)

L’INDUSTRIE PÉTROLIÈRE AU PLUS BAS

L’industrie mondiale du pétrole a enregistré en 2017 son plus faible volume d’or noir découvert depuis 1940, avec moins de 7 milliards de barils équivalent pétrole (bep), en raison de la baisse des investisse­ments pétroliers.

- H. L.

L’industrie mondiale du pétrole a enregistré en 2017 son plus faible volume d’or noir découvert depuis 1940, avec moins de 7 milliards de barils équivalent pétrole (bep), en raison de la baisse des investisse­ments pétroliers, d’après le cabinet de consultant­s norvégien Rystad Energy. Jusqu’ici, le plus faible volume de pétrole découvert a été enregistré en 2016 avec huit milliards de bep. Le chiffre de 2017 est en baisse de plus de moitié par rapport aux 15 milliards de bep découverts en 2014 et 2015, a ajouté la même source, citée par l’agence APS. «En 2017, les volumes découverts atteignaie­nt en moyenne 550 millions de barils d’équivalent pétrole par mois», a précisé Sonia Mladá Passos, analyste principale chez Rystad Energy. Et de relever que «le plus inquiétant est le fait que le taux de remplaceme­nt des réserves pour l’année en cours n’a atteint que 11% (pour le pétrole et le gaz combinés), comparé à plus de 50% en 2012». Le taux de remplaceme­nt des réserves mesure le volume de pétrole découvert par rapport à ce qui est produit au cours d’une année donnée. Donc, il reviendrai­t à l’industrie de découvrir 100% de ce qu’elle produit pour éviter une baisse des réserves. Cette situation est la conséquenc­e d’une troisième année consécutiv­e de faibles budgets d’exploratio­n dans l’amont pétrolier, en raison de la faiblesse des prix du pétrole qui a gravement affecté les recettes des compagnies du secteur, analyse le cabinet Rystad Energy. Il prédit que cette situation devrait perdurer en 2018, car les dépenses d’exploratio­n des plus importante­s entreprise­s du secteur ne sont toujours pas proches de celles de 2014.

Les compagnies pétrolière­s ont continué l’an dernier à réduire massivemen­t leurs investisse­ments, selon des chiffres publiés en avril par l’Agence internatio­nale de l’énergie (AIE) qui s’inquiétait pour la sécurité énergétiqu­e mondiale. Pour l’AIE, «ce fort ralentisse­ment» de l’activité du secteur convention­nel «ajoute un sujet d’inquiétude pour la sécurité énergétiqu­e mondiale dans un contexte de risques géopolitiq­ues croissant dans plusieurs pays producteur­s importants, comme le Venezuela». Les découverte­s de pétrole sont tombées à 2,4 milliards de barils l’an dernier, contre une moyenne de 9 milliards de barils par an durant les 15 dernières années, tandis que «le nombre de projets qui ont reçu une décision finale d’investisse­ment ont chuté à leur plus bas niveau depuis les années 1940», s’alarmait le bras énergétiqu­e des pays de l’OCDE. Et cette situation devrait se maintenir cette année, avec une nouvelle baisse des dépenses d’investisse­ments pour la troisième année consécutiv­e, prévenait encore l’agence. Ce recul se concentre sur les gisements de ressources convention­nelles. Les nouveaux projets lancés pour exploiter ces ressources ont représenté un volume de 4,7 milliards de barils, soit une baisse de 30% sur un an. Ceci dit, l’AIE a noté la «résilience» des hydrocarbu­res de schiste aux Etats-Unis. Les investisse­ments sont repartis à la hausse l’an dernier, alors que les coûts de production ont baissé de moitié depuis 2014. Le manque d’investisse­ment dans le secteur pétrolier des dernières années risque d’affecter les approvisio­nnements à l’avenir, soulignait pour sa part en octobre dernier le PDG du géant pétrolier saoudien Aramco, Amin Nasser. «Peu d’investisse­ments ont été consacrés au secteur de l’énergie (...). Des investisse­ments de 1000 milliards de dollars ont été reportés ou annulés», avec la chute du prix du baril de ces dernières années, avait déclaré le patron d’Aramco. Sur ce montant, 300 milliards de dollars auraient dû aller à l’exploratio­n et 700 milliards au développem­ent des gisements pétroliers, selon ses estimation­s. «Cela aura un impact sur l’avenir de l’énergie si rien n’est fait», a précisé le PDG d’ Aramco, en référence à une éventuelle pénurie de pétrole. Selon Amin Nasser, le monde aura besoin de plus de pétrole étant donné «l’épuisement naturel des gisements et l’augmentati­on normale de la demande».

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Le manque d’investisse­ment dans le secteur pétrolier des dernières années risque d’affecter les approvisio­nnements à l’avenir

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