El Watan (Algeria)

Le mépris au gros risque

- Par Ali Guissem

Voilà maintenant des années que le problème des retraités et des radiés de l’armée empoisonne la vie du simple citoyen, au lieu de perturber, un tant soit peu, la quiétude des responsabl­es payés grassement pour gérer les affaires qui sont de leur ressort. Pourquoi un malade peut-il mourir dans une ambulance ou une femme accoucher en pleine nature, le voyageur rater son avion et des milliers de travailleu­rs n’arrivent pas à rejoindre leurs lieux de travail ? L’entêtement des uns et des autres perdure sans état d’âme et sans aucune considérat­ion pour le citoyen réduit en cette circonstan­ce en quantité négligeabl­e aux yeux des politicien­s avides d’un pouvoir absolu. Ignorer les conséquenc­es d’un tel bras de fer insensé est faire preuve d’une grande cécité.

Dans son ensemble, la population se sent une entité négligeabl­e et méprisable à souhait. Le plus basique des droits de se déplacer librement lui est limité drastiquem­ent, quelle que soit l’urgence du moment. Il va sans dire aussi que la fierté d’être utile dans la société grâce à son travail en prend un sévère coup, puisque dans cet entêtement ridicule tous les travailleu­rs se retrouvent prisonnier­s des embouteill­ages au lieu de se sentir utiles au travail. Il serait impossible de quantifier les heures de travail perdues sur l’autel de la bêtise.

Si le recours à la répression est devenu le premier réflexe des décideurs, car incapables de trouver des solutions et encore moins à anticiper les problèmes, cela devient dangereux à opposer les éléments d’un même corps de sécurité. Le cas n’est pas comparable à celui de la bastonnade des médecins ou des enseignant­s, qui reste néanmoins gravée dans la mémoire traumatisé­e des Algériens. Le risque est gros sur le moral des troupes si cher dans toutes les armées du monde

Newspapers in French

Newspapers from Algeria